Le slow parenting : ralentir pour être plus heureux en famille

Published by Camille et Olivier on

 

C’est un peu la course, mais ça va !” Quel parent n’a jamais prononcé cette phrase ?

En effet, en tant que parents, nous avons l’impression de courir tout le temps. Entre le travail, les tâches ménagères, les courses, les activités des enfants, la vie sociale… Nous avons de vrais emplois du temps de ministres, et nos enfants essayent tant bien que mal de suivre ce rythme infernal.

Et si le slow parenting, ce concept d’éducation lente et consciente venu des Etats-Unis, était le secret d’une vie de famille plus sereine et épanouie ?

Cette semaine nous accueillons Chloé, du blog Ralentir en Famille, sur lequel elle partage des articles et des podcasts en lien avec la slow life, la parentalité, l’écologie… et surtout un retour à l’essentiel pour mieux prendre soin de soi, des autres et de la planète. Elle nous partage, à travers cet article, quelques clés pour aller vers une parentalité plus lente et plus zen.

 

Slow parenting - ralentir en famille

Etre parent aujourd’hui, une course contre la montre

Nous vivons aujourd’hui dans une société du “trop” : trop vite, trop de choses, trop bien faire… Beaucoup de parents se retrouvent ainsi pris dans une course contre la montre sans fin. Du matin au soir, le timing est serré, il faut suivre la cadence. Nous sommes accoutumés au stress, qui est même devenu un symbole de réussite sociale.

 

Ainsi, la lenteur est vue comme un défaut, et ceci dès l’école. Les enfants doivent suivre comme ils peuvent avec leurs petites jambes. “Dépêche-toi !” Combien de fois leur répétons-nous cette phrase poison, parfois assortie malgré-nous de menaces, chantage ou mensonges ?

 

Selon Malvina Girard, autrice du livre “Le slow parenting”, les parents d’aujourd’hui sont beaucoup dans l’hyper-parentalité. Ils veulent le meilleur pour leur enfant, qu’il atteigne un certain idéal qu’ils se sont fixé. Cela passe parfois par une volonté de tout contrôler. On les appelle les “parents hélicoptères”. En plus d’avoir de bons résultats scolaires, les enfants devraient être bons en sport, en musique, parler plusieurs langues… Ils se retrouvent ainsi inscrits à tout un tas d’activités extrascolaires, parfois contre leur gré, et n’ont même plus le temps de jouer.

Slow parenting et activités extrascolaires

Cette suroccupation peut créer chez eux un stress chronique, qui peut notamment se manifester par des angoisses, des crises de panique, une boule au ventre, un bégaiement, une augmentation du rythme cardiaque… Le Dr Catherine Guéguen, pédiatre, affirme que ce stress, et la production de cortisol qui en découle, a un impact très négatif sur le développement du cerveau de l’enfant. Notamment, il rend les apprentissages plus difficiles… Un comble !

 

Face à ce constat pas très réjouissant, des parents se tournent vers le slow parenting, un antidote à cette vie qui va trop vite.

 

Qu’est-ce que le slow parenting ?

 

Un mouvement né outre Atlantique

Le slow parenting est un mouvement né aux Etats-Unis dans les années 2000, sous l’impulsion de Bernadette Noll, maman de quatre enfants, et de Carrie Contey, psychologue. Ensemble, elles ont fondé l’association “Slow Family Living”.

Le slow parenting s’inscrit plus largement dans le mouvement “slow” qui touche tous les domaines de la vie : slow food, slow fashion, slow sex, slow cosmétique… En France, ce mode de vie a été mis en lumière par Carl Honoré dans son livre “Eloge de la lenteur

 

Pour en savoir plus, vous voudrez peut-être lire mon article : Qu’est-ce que le mouvement “slow” ?

Etre parents plus lentement

Le slow parenting est un modèle parental différent qui invite à ralentir le rythme. Il ne s’agit pas de tout faire au ralenti bien-sûr, mais plutôt de trouver le bon tempo, la vie qui nous convient, tout simplement ! Souvent, la volonté de ralentir fait suite à un évènement particulier, un élément déclencheur, qui provoque une prise de conscience.

 

Prendre son temps dans sa façon d’être parent permet de mieux savourer, de déstresser, de se recentrer sur l’essentiel. Malvina Girard nous invite donc à lever le pied pour “ramener du temps et du plaisir au centre de la relation parent-enfant”.

Slow parenting

Profiter de l’instant présent et créer du lien

Le slow parenting, c’est aussi vivre dans le moment présent : faire preuve d’écoute et de disponibilité pour nos enfants, profiter des petits bonheurs du quotidien, des moments de partage et de complicité. Juste être ensemble en famille, pleinement présents, sans chercher de résultat ou de performance.

 

Les bienfaits du slow parenting

Les temps d’échanges de qualité avec nos enfants nous permettent de mieux les connaître, savoir ce qu’ils aiment, ce qu’ils ont envie de faire… Ils entraînent aussi la sécrétion d’ocytocine, l’hormone de l’amour et de l’attachement. Ainsi, ils contribuent à créer une relation parents-enfants saine et forte.

 

Le slow parenting permet également un meilleur respect du rythme naturel de l’enfant. Ainsi, le niveau de stress diminue, et la sécrétion de cortisol avec !

 

En ayant moins d’activités planifiées, les enfants sont libres d’explorer, ils développent leur autonomie, leur créativité et leur imagination. Leur confiance en eux s’en trouve renforcée. Ils apprennent à faire des choix qui leur correspondent et les rendent heureux, en dehors des possessions matérielles.

 

Enfin, ralentir le rythme, c’est aussi voir vraiment ses enfants grandir, et éviter de se réveiller un beau matin en se demandant où sont passées les années.

 

Mais alors, comment ralentir sa vie de famille ?

Se dégager du temps

On ne va pas se mentir, ralentir est difficile. Nous sommes comme drogués à l’adrénaline, il faut du temps et de la persévérance pour arriver à lever le pied pour de bon. Il peut d’ailleurs être intéressant de se poser la question : quels bénéfices retirons-nous de cette vie à cent à l’heure ? Une reconnaissance sociale ? La possibilité de se faire plaindre ? De bénéficier de l’aide de nos proches sans même la solliciter ? Faire le deuil de ce personnage qu’on s’est construit n’est pas une mince affaire. Il peut être intéressant de se faire accompagner par un thérapeute si besoin.

 

Ensuite, pour ralentir le rythme, il est nécessaire de se reconnecter avec ce qui est vraiment essentiel pour nous. Que voulons-nous transmettre à nos enfants ? A partir de là, nous pouvons prioriser nos impératifs, et éliminer ce qui n’est pas en accord avec nos souhaits profonds. Ainsi, nous pouvons libérer du temps pour l’essentiel.

 

Laisser les enfants s’ennuyer

L’ennui a beau être inconfortable, il est très bénéfique pour nos enfants. En limitant le nombre de jouets, ainsi que les activités extrascolaires, nous les encourageons à trouver eux-mêmes de quoi s’occuper plutôt que de leur apporter des solutions toutes prêtes sur un plateau. Ainsi, ils font des expériences, développent leur imagination. Passer du temps à ne rien faire permet aux enfants de rêver, de cerner leurs désirs, se sentir libres et de construire leur personnalité.

 

L'ennui chez l'enfant

Limiter les écrans

L’ennemi numéro un du slow parenting, c’est l’écran ! Cela ne veut pas dire qu’il faut bannir à tout prix tous les écrans, mais qu’il faut arriver à en limiter l’utilisation pour qu’ils laissent de la place au temps de qualité en famille. Le principal piège, c’est le smartphone, et son flot d’informations en continu, qui absorbe notre attention au détriment de nos enfants.

 

En revanche, regarder de temps en temps un bon film en famille, avec pop corn et chocolat chaud peut être un très bon moment “slow” !

 

Quelques idées concrètes pour ralentir en famille

L’idée n’est pas de se rajouter des contraintes et du stress supplémentaire, vous l’aurez compris ! En fonction de nos possibilités, il est possible de se créer des pauses “slow”, des bulles de bien-être en famille. Ce temps peut être ritualisé, toutes les semaines par exemple. Privilégiez toujours la qualité à la quantité, et ne culpabilisez pas ! Il n’est jamais trop tard pour commencer.

Slow parenting - Quelques idées pour ralentir en famille
Voici quelques idées pour vous inspirer :

  • Prévoir une journée “off”, sans planning, ni programme, ni smartphone, pour profiter d’être ensemble en famille, à faire ce qui vous fait plaisir
  • Cuisiner ensemble
  • Dîner ensemble, sans écran, en se racontant nos journées
  • Inclure les enfants dans les tâches ménagères, cela leur permet de gagner en confiance et en autonomie
  • Se promener en famille
  • Faire une soirée jeux de société, karaoké, cinéma
  • Lire un roman à voix haute pour toute la famille, une chapitre par soir par exemple
  • Jardiner ensemble, même en appartement

 

Pour plus d’idées, vous voudrez sûrement lire mon article “18 activités nature en famille, simples et (presque) gratuites

 

Sources :

Le slow parenting, Malvina Girard, 2018

Pour une enfance heureuse, Catherine Guéguen, 2015

Eloge de la lenteur, Carl Honoré, 2004

Et un jour, j’ai décidé de faire la tortue, Nathalie Desanti, 2019 


5 Comments

Valérie, Madame Pas de Soucis · 21 février 2022 at 16 h 53 min

Merci pour ce très bon article, qui met bien en avant l’importance d’arrêter cette fuite en avant dans laquelle nous sommes en permanence. Moi je me dis souvent que ma plus grande crainte, c’est qu’à force de trop travailler je me rende compte le jour où mon fils quittera « le nid » que je suis passée à côté de ses jeunes années, de cette phase de vie où Maman a un rôle si important et peut « tout » résoudre, et là où il aura construit tout son référentiel d’adulte…. sans moi ?? Ah non alors !
Et c’est vrai que le plus dur c’est l’addition aux smartphones qui ne quittent souvent pas bien longtemps nos mains d’adulte, alors même qu’on dit à nos petits que « les écrans c’est pas bon et que son dessin animé c’est 20 minutes pas plus »… Un brin pas congruants les parents parfois !
En tous cas pour nous il est fondamental pour nous de prendre nos repas ensemble et de se raconter nos journées, de cuisiner ensemble parfois, de faire des jeux de société !

    Julie · 22 février 2022 at 8 h 33 min

    Oui vous avez raison Valérie : nous avons parfois tendance à oublier de montrer l’exemple !
    C’est important d’avoir à l’esprit que les enfants se construisent avant tout par modélisation.
    Il y a une phrase de Robert Fulghum qui dit : « Ne vous inquiétez pas que vos enfants ne vous écoutent jamais, inquiétez-vous qu’ils vous observent toujours »
    Quant au temps passé ensemble et bien on fait de notre mieux, le principal c’est qu’il soit de qualité s’il ne peut être en quantité.
    Bien à vous,
    Julie – Equipe Les Supers Parents

Miss obou · 5 mars 2022 at 7 h 37 min

Merci pour cet article qui permet de rappeler l’essentiel. Le temps ne se rattrape pas. Alors autant me passer avec nos enfants en oubliant un peu la montre et le smartphone! En pleine reconversion professionnelle, j’avoue que ma course quotidienne pour être sûr tous les fronts et l’une des raisons qui me poussent à vouloir quitter mon poste. Je me rends compte que courrir toute la journée ne m’apporte que du stress et bien peu de temps de qualité avec mes loulous! Alors c’est partie pour la slow parentalité !

    Julie · 7 mars 2022 at 8 h 53 min

    Quel bonheur de vous lire Miss Obou ! On vous souhaite tout le succès possible de vos projets !
    Bien à vous,
    Julie – Equipe Les Supers Parents

Amandine · 3 novembre 2022 at 13 h 51 min

Très bel article et fan du blog Ralentir en famille. Cela me fait d’ailleurs penser à un article récemment écrit sur les bienfaits du Miracle Morning, c’est un peu ma façon à moi de démarrer les weekends en mode slow : https://unemamandeuxmaisons.fr/morning-miracles-votre-enfant-est-un-leve-tot-bonne-nouvelle/

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