Les 4 étapes de la résolution de conflit entre frères et sœurs

Published by Camille et Olivier on

Cet article fait suite à notre article « Les 5 piliers pour une relation parent-enfant apaisée », dans lequel nous avons exploré les 3 premiers piliers :

  • 1er Pilier – Comprendre l’impact de notre propre passé… et les mécanismes de notre cerveau,
  • 2ème  Pilier – Apprendre à décoder les comportements de l’enfant et accueillir les émotions,
  • 3ème Pilier – Eliminer les rapports de forces pour favoriser la coopération naturelle.

Nous allons voir aujourd’hui les 4ème et 5ème piliers :

  • 4ème Pilier – Favoriser autonomie, confiance et estime de soi
  • 5ème Pilier – Apprendre à mieux gérer la jalousie, la rivalité et le conflit entre frères et sœurs

Alors passons tout de suite au 4ème pilier …

4ème Pilier pour une relation parent enfant apaisée – Favoriser autonomie, confiance et estime de soi

Ce qui est certain, c’est qu’en appliquant les 3 premiers piliers, vous favorisez déjà beaucoup plus la construction de la confiance et de l’estime de vos enfants.

Mais il existe plein d’autres choses que vous pouvez faire pour renforcer encore plus la « sécurité intérieure » de vos enfants.

Nous allons d’ailleurs laisser Isabelle vous parler de deux éléments capitaux : la richesse du lien d’attachement et la satisfaction des besoins d’autonomie et d’exploration de votre enfant :

Merci Isabelle pour toutes ces informations !

Laissez-nous maintenant vous dévoiler un outil majeur pour renforcer la sécurité intérieure de vos enfants … tout en cassant un mythe.

Comme cela a été le cas pour nous, beaucoup de parents, faute d’avoir été suffisamment valorisés par leurs propres parents… font l’inverse avec leurs enfants et utilisent les félicitations à outrance :

« C’est très bien, tu es beau, tu es la meilleure, ton dessin est magnifique, etc. ».

Ils sont certains, en faisant cela, de renforcer la confiance de leur enfant…
mais malheureusement ce n’est pas le cas !

Car une félicitation, ça reste un jugement !
Un jugement positif, mais quand même un jugement, une évaluation portée par le parent sur l’enfant.

Alors que clairement, seul le non jugement permet de  construire la confiance.

Dès que nous félicitons notre enfant, dès que nous lui disons « C’est bien ! »… ça signifie que peut-être ce pourrait être « mal » une autre fois.

En fait, plus nous faisons des évaluations, plus nous posons des jugements, plus nous nous mettons en travers de leur créativité, en travers de leur liberté…

or la confiance et l’estime de soi ne peuvent se construire que sur un socle de liberté.

Alors la clef, c’est de décrire plutôt que de féliciter, en nous intéressant davantage à ce que l’enfant vient de réaliser.

Plutôt que de recevoir le dessin et dire :
« Oh il est très beau ton dessin, je vais l’afficher sur le frigo ! »,
Je prends le dessin de l’enfant et je peux dire :
« Oh ! Je vois beaucoup de couleurs ! Il y a du jaune et là du vert et ici il y a un rond rouge et je vois ce trait ici il est plus appuyé que les autres …»… Je décris !

En fait, je prends réellement le temps de m’intéresser à ce qui est sur le papier, je ne fais pas d’évaluation « Est-ce que c’est bien ? Est-ce que c’est mal ? Est-ce que c’est beau ? Est-ce que c’est laid ?»,

je n’évalue pas, je ne fais pas de commentaires autre que juste «Voici ce que j’observe» et du coup l’enfant perçoit que nous prenons du temps et que nous nous intéressons pour de vrai à ce qui est sur le papier.

Alors lors du prochain match de foot de l’un, de la prochaine tour de cube d’un autre, d’un dessin ou même lorsque votre enfant mettra le couvert, tentez la description au lieu des félicitations.

Observer son visage, son regard et même son corps.
Vous pourrez être surpris de le voir se redresser !

Dans le programme d’accompagnement, Isabelle Filliozat propose de nombreux autres outils permettant d’améliorer la confiance et l’estime de soi de nos enfants, deux des éléments capitaux pour une vie sociale épanouie… qui font malheureusement défaut à la majorité des adultes d’aujourd’hui !

Le 5ième ne s’applique qu’aux parents ayant plusieurs enfants… allons-y !

5ème Pilier pour une relation parent enfant apaisée :
Apprendre à mieux gérer la jalousie, la rivalité et le conflit entre frères et sœurs

Si vous avez plusieurs enfants, vous savez de quoi nous voulons parler :
ce n’est qu’à la naissance du deuxième que nous réalisons qu’en plus de devoir gérer notre propre stress et nos émotions, et gérer celles de nos enfants…
il faut maintenant compter avec la jalousie, les rivalités et les disputes incessantes dans la fratrie !

Nous avons parfois l’impression que ça ne s’arrête jamais !!

Il existe pourtant des techniques qui fonctionnent très bien !

Testées et approuvés avec nos 3 enfants !

Lorsqu’il y a conflit dans une fratrie, on parle généralement de jalousie comme d’une chose négative. Alors que finalement la jalousie c’est quelque chose de parfaitement naturel.

Quand l’aîné était votre seul enfant, tout l’espace, toutes les attentions étaient pour lui…
Puis vient un autre bébé et là … l’aîné perçoit que, même si maman raconte que son cœur grandit au fur et à mesure du nombre d’enfants,

la réalité c’est que, quand même, Maman elle a beaucoup moins de temps pour moi,

Papa aussi il a beaucoup moins de temps pour moi et tout ça c’est à cause de ce petit bébé.

Alors ce petit bébé et bien j’en n’ai pas très envie chez moi !

Même si dans une autre partie de moi, je peux aimer ce petit frère ou cette petite sœur… il me prive quand même d’un morceau de ma figure d’attachement.

En fait la jalousie chez l’enfant, c’est surtout la crainte de perdre sa figure d’attachement, la crainte de ne pas ou plus être aimé.

Et puis, ce n’est pas forcément plus facile d’être l’enfant du milieu, ou le cadet..,

Et il est bien souvent utile de se replonger dans l’histoire de notre propre enfance pour comprendre les rapports que nous entretenons avec l’un ou l’autre de nos enfants et les « élastiques » qui nous ramènent à la place que nous occupions dans notre propre fratrie.

En tout cas, la question qui vous brûle certainement les lèvres c’est :

« En cas de conflit entre frères et sœurs dois-je intervenir ou pas ? Et si oui, comment ? »…

Tentons d’y répondre :

Vous l’avez déjà certainement remarqué, quand il y a dispute :

  • hurler un « Arrêtez immédiatement ! »,
  • chercher un coupable,
  • prendre la défense de l’un ou l’autre,
  • les culpabiliser,
  • les forcer à s’entendre ou à partager,
  • ou encore les punir…

…ne fait qu’aggraver la situation, abîme vos enfants et votre relation.

Alors bien sûr, on intervient lorsqu’il y a de la violence physique et qu’ils risquent de se blesser…

Mais on intervient simplement en s’interposant, en se mettant à leur hauteur et en disant « Stop ! »,

Puis en utilisant la méthode de résolution de conflit que nous allons voir juste après…

Une fois que tout le monde est calmé bien-entendu !

On intervient aussi et surtout quand on sait que nos enfants n’ont pas encore acquis les compétences relationnelles nécessaires pour gérer eux-mêmes le conflit.

On vient pour leur enseigner ces compétences, ce qui nous permettra plus tard d’avoir beaucoup moins besoin d’intervenir !

Les 4 étapes préconisées par Isabelle Filliozat pour enseigner la résolution de conflit entre frères et sœurs :

1- Je dis « Stop ! » et je décris :
« Je vois deux enfants qui se disputent le même livre. Comment pouvons-nous résoudre ce problème ? »
Rien que ça, va souvent être suffisant.
Parce qu’à ce moment-là, les enfants voient ce qui est en train de se passer, prennent conscience de la tension qui monte … et ils peuvent, tous seuls, se mettre à trouver des solutions.

2- La deuxième étape, c’est de les inviter à trouver au moins 10 solutions, même les plus farfelues !
Si, eux n’en trouvent pas suffisamment, vous pouvez les aider, et suggérer des solutions, au moins 3. 

Le risque si on ne suggère qu’une seule solution, c’est que l’enfant prenne notre solution parce qu’il trouve que c’est la meilleure … c’est normal, c’est celle de Papa !
Alors que si vous suggérez au moins 3 solutions, l’enfant est contraint de choisir parmi les trois et donc c’est lui qui décide pour lui-même.

3- Une fois qu’ils ont leurs solutions, vous pouvez dire
« Bon voilà les enfants maintenant on a un problème, deux enfants qui veulent une même peluche et on a 10 solutions … évaluons chacune de ces 10 solutions ».

Et les enfants examinent ensemble les différentes solutions en regardant les avantages et les inconvénients de chacune.

Ensuite on les laisse décider « Quelle est la solution que vous avez envie de choisir maintenant ? ».

Un fois qu’ils ont choisi une solution, on vérifie auprès de chaque enfant :
« Ça te convient ? », « Oui », « Ca te convient aussi ? », « Oui », « OK Je vous fais confiance pour que vous la mettiez en œuvre et on se revoit dans une heure pour voir comment cette solution fonctionne ».

4- Parfois, ça ne fonctionne pas du premier coup, mais ils ont une liste de 9 autres solutions, donc vous pouvez leur suggérer d’en expérimenter une autre ! 

En tous cas vous aurez enseigné aux enfants à utiliser un conflit pour résoudre un problème et ces compétences de résolution de problèmes leur serviront toute la vie! 

À vous de jouer, à la prochaine dispute qui se présentera, testez et essayez de mettre en pratique cette nouvelle piste.

Vous découvrirez certainement à quel point vos enfants sont créatifs et désireux de solutionner leurs différends.

Dans le programme d’accompagnement, Isabelle Filliozat passe en revue les origines des principaux types de conflits entre frères et sœurs :

  • Les conflits résultant d’un besoin d’attention,
  • Les conflits de territoire,
  • ceux dus aux différences de tempérament,
  • ceux dus aux décharges de tension, etc…

…et bien sûr, elle fournit aussi les outils pour y faire face ! 😉

***

Pour aller plus loin…

Parentalité positive et bienveillante


4 Comments

Elisabeth · 22 avril 2022 at 6 h 10 min

Voilà d’excellentes nouvelles. Je vais maintenant pouvoir résoudre avec simplicité les conflits que nous avons régulièrement entre frères et sœurs. En effet, issue d’une famille nombreuse, je suis souvent confrontée à ce genre de problème.

    Julie · 22 avril 2022 at 8 h 30 min

    Bonjour Elisabeth,
    On est heureux que ça vous parle !
    Bien à vous,
    Julie – Equipe Les Supers Parents

rachel · 26 janvier 2023 at 18 h 31 min

Oh la la .. un grand sujet le conflit frères soeurs avec souvent énormément d’amour caché derrière cela 🙂

    Julie · 27 janvier 2023 at 9 h 26 min

    L’amour n’empêche effectivement pas les conflits !
    Bien à vous,
    Julie de l’équipe Les Supers Parents

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