Les 5 erreurs les plus courantes des parents face aux devoirs

Published by Camille et Olivier on

Malgré la circulaire du 29 décembre 1956 qui interdit les devoirs écrits à la maison (pour les primaires) plus de 70% des enseignants donnent encore des devoirs quotidiennement (et parfois beaucoup).

Il faut se rendre à l’évidence : les enfants croulent sous les devoirs ….. et les parents aussi !!!

C’est une grande source de conflits dans les familles et donc la cause d’une grande source de stress pour les enfants et les parents (stress qui déclenche l’arrivée du cortisol qui, rappelons-le, est neurotoxique…).

Cette semaine, Cécile SIMONNOT, éducatrice Montessori et consultante en parentalité, vous partage au travers de cet article les 5 erreurs les plus courantes faites par les parents face aux devoirs. Pas dans le but de vous faire culpabiliser (car la société s’en charge déjà) mais plutôt de vous permettre de prendre conscience que parfois (même souvent) les comportements que l’on « reproche » à nos enfants sont juste les conséquences logiques de notre propre comportement à leur égard.

Ces comportements qui viennent directement de l’éducation que nous avons reçue, ni plus ni moins.

 

enfants et devoirs

 

Dans cet article vous trouverez donc la liste des 5 erreurs les plus courantes que les parents font face aux devoirs (mais il y en a d’autres malheureusement) et à la fin vous trouverez une liste des 6 nouvelles habitudes à mettre en place afin que les devoirs soient un épanouissement pour votre enfant à long terme (et pour vous au passage).

 

Erreur n°1 : Faire à leur place (pas que pour les devoirs d’ailleurs)

Parfois, il arrive dans certaines familles, que par envie de se débarrasser des devoirs et de gagner du temps, les parents les fassent à la place de leurs enfants (plus ou moins ouvertement).

Je comprends que cela puisse faciliter les choses à très court terme pour éviter les conflits et gagner du temps sur le planning chargé et pourtant….

C’est à éviter absolument car cela ne rendra service à personne !

Pour les devoirs comme pour le reste, lorsque l’on fait à la place de l’enfant cela ne lui apprend pas à faire. Cela ne fait que repousser le problème. Et au passage cela vous rajoute du travail et vous agacera certainement…

On souhaite que notre enfant devienne autonome dans son quotidien et ses devoirs ?

Alors, apprenons-lui à faire seul !

Car gardons en tête que plus les parents s’impliquent et moins les enfants réussissent !!

enfants et devoirs

 

Erreur n°2 :  Contrôler les devoirs

La deuxième erreur, beaucoup plus répandue, est celle de contrôler le travail effectué par l’enfant.

Ce comportement qui peut nous paraître naturel, car nous l’avons-nous même vécu avec nos parents, est pourtant toxique.

Ce contrôle transmet le message à votre enfant que vous ne lui faites pas confiance.

Vous allez certainement me dire que c’est pourtant utile car souvent votre enfant n’a pas fait tous les devoirs ou ne les a pas faits correctement.

Oui et justement c’est bien là que c’est intéressant : si vous corrigez ses erreurs à la maison ou si vous ne lui permettez pas d’explorer le fait de retourner à l’école sans avoir fait ses devoirs il ne pourra jamais se rendre compte de ce que cela implique comme conséquences.

Et tant qu’il n’en sera pas rendu compte, il ne pourra pas changer de comportement et avancer sur le chemin de l’autodiscipline.

Donc laissez les faire des erreurs, croyez-les lorsqu’ils vous répondent qu’ils ont terminé.

Mais restez disponible et à l’écoute s’ils viennent vous demander de l’aide (de façon plus ou moins subtile) …

Il arrive parfois que ce contrôle soit fait par les parents pour se rassurer, de peur d’être jugé d’être de « mauvais parents », dans ce cas-là il est important de travailler sur soi et de retrouver confiance en nous et en nos choix éducatifs afin que notre enfant n’en subisse pas les conséquences…

 

Erreur n°3 : S’immiscer entre l’enfant et l’enseignant

enfants et devoirs

On entend de plus en plus d’enseignants (dès la maternelle même) relater des situations dans lesquelles les parents viennent prendre la défense de leur enfant lorsqu’ils n’ont pas d’assez bonnes notes, lorsqu’ils n’ont pas fait leurs devoirs ou qu’ils ont un comportement déviant.

Sauf cas particuliers (car malheureusement il y a des personnes en souffrance même chez les enseignants), il est important que l’enfant apprenne à faire face aux conséquences logiques de son comportement ou de son travail face à l’enseignant (surtout pour collège et lycée).

Car une fois de plus, tant qu’il n’aura pas exploré les sensations (désagréables) que procure cette situation il ne pourra pas prendre conscience qu’un changement est nécessaire.

Alors soufflons un coup, faisons confiance à notre enfant et assurons-nous que son réservoir affectif est suffisamment plein afin qu’il trouve les ressources pour se remettre en question et faire appel à nous si nécessaire.

En route pour l’autodiscipline et l’autonomie !

 

Une autre erreur :  Se focaliser sur les résultats

enfants et devoirs

Combien de fois j’ai pu entendre ces phrases :

  • « Tu as eu seulement 12 ! »
  • « Combien a eu le premier de la classe ? »
  • « Si tu n’as pas la moyenne il n’y aura pas de sortie »
  • « On jouera ensemble seulement quand tu auras fini tes devoirs »

Et j’en passe…

Rassurez-vous je les ai entendues pendant toute mon enfance aussi et si je n’avais pas pris soin de déconstruire cette approche je les aurais certainement reproduites avec mes propres enfants.

S’il on veut permettre à notre enfant de persévérer il faut être vigilant aux messages (verbaux et non verbaux) que nous lui transmettons.

Des phrases comme :

  • « J’ai remarqué que tu as beaucoup travaillé sur cette leçon »
  • « On joue 15 minutes ensemble et après tu fais tes devoirs ? »
  • « Es-tu satisfait du résultat que tu as obtenu ? cela correspondait il à ce que tu attendais ? »
  • « Je vois que c’est difficile pour toi cette leçon de mathématique, veux-tu que l’on cherche un jeu pour l’aborder autrement ? »

Seront beaucoup plus bénéfiques pour le développement de son cerveau, pour la qualité de votre relation et bien sûr pour lui permettre de s’enrichir de ses erreurs.

 

Dernière erreur – Faire l’impasse sur les moments de pause

Et enfin un dernier point, mais pas le moins important, c’est de préserver des moments de liberté physique et psychologique pour l’enfant.

Si dès le retour de l’école nous lui demandons de faire ses devoirs alors qu’il a passé déjà 10 heures à écouter son professeur il est peu probable qu’il soit réceptif au moindre apprentissage. Conflit assuré !

Permettons lui d’avoir un petit moment de pause (goûter, sport, balade nature, ou juste s’ennuyer) et de remplir son réservoir affectif avant de faire les devoirs du lendemain.

De la même façon, dans la semaine, il est important de se demander si l’enfant a des moments pour souffler.

J’ai déjà accompagné des familles dont les enfants (de primaire), devaient assumer pas moins de 3 activités extra-scolaires (un sport, de la musique et des cours d’anglais). Je vous laisse imaginer l’état de fatigue de l’enfant (et des parents qui gèrent les trajets) pour tenter de suivre le rythme.

Une activité extra-scolaire est tout à fait suffisante (et même pas obligatoire) pour un enfant de primaire (voir collège).

Si vous souhaitez lui faire découvrir d’autres activités profitez plutôt des stages lors des vacances scolaires. Apprendre à choisir est très important aussi pour la suite de sa vie.

Un repos de qualité et un quotidien sans stress sont des atouts majeurs dans la réussite scolaire d’un enfant, dans ses capacités de concentration ou d’autonomie.

Permettre à l’enfant d’avoir des moments pour s’ennuyer est très bénéfique pour le développement de son cerveau (et pour celui des adultes).

Ceci ne sera pas compatible avec des semaines surchargées d’activités.

La solution pour cela est de se concentrer sur l’essentiel, alléger le planning et faire des choix.

Un bon indicateur pour savoir si votre enfant est surmené ou pas c’est de prendre du recul sur votre propre charge mentale car les deux sont souvent liés.

 

Et maintenant on fait quoi ?

Maintenant que je vous ai énuméré ce qu’il faut éviter de faire, cela ne vous apprend pas ce qu’il faut faire n’est-ce pas ? (ou très peu).

Oser remettre en question la façon dont nos parents nous ont accompagné pédagogiquement est la base de l’épanouissement scolaire de nos enfants (pour la plupart en tous cas). Mais si vous lisez cet article ça signifie que vous êtes déjà sur le chemin.

Une fois que ce travail sera fait, nous pourrons aller mettre en place des outils simples et efficaces qui vont radicalement vous changer le quotidien, limiter les conflits et ainsi réduire le niveau de stress dans la famille.

Alors voici dans les grandes lignes, ce vers quoi il faut se diriger.

  1. Comprendre comment fonctionne son cerveau
  2. L’aider à structurer son travail
  3. L’aider à s’organiser
  4. Soutenir et rassurer (émotionnellement)
  5. Aider pour le contenu que ponctuellement
  6. L’aider à développer sa motivation intrinsèque

Si vous souhaitez en savoir plus et participer à la formation complète « aidez votre enfant à apprendre efficacement », contactez moi dès aujourd’hui par mail à l’adresse hello@leducationfaitlebonheur.com .

J’espère de tout cœur que cet article vous sera utile et vous permettra de mettre en place de nouvelles habitudes pour aider votre enfant à apprendre efficacement.

Et dites-moi dans les commentaires comment se passent les devoirs à la maison ?

Je vous embrasse et vous dis à très bientôt ici ou ailleurs

Coeurdialement

Cécile

Du blog www.leducationfaitlebonheur.com

 

 


3 Comments

Marie · 11 juin 2020 at 7 h 47 min

Je vis en autriche et ici, les parents ne corrigent pas 1 fois, mais corrigent les devoirs par 2 adultes différents pour qu´il n´y ait plus d´erreurs !!!

Pour le reste, en effet, les conséquences permettent de mettre en place l´autodiscipline et cela s´accompagne des routines. La structure et l´organisation sont les mots-clefs de cet article !

Merci encore pour ce partage !

L'ours kawaii · 16 juillet 2020 at 21 h 28 min

Distinguer le fait de se focaliser sur les résultats qu’on veut obtenir par rapport au processus (au « comment ») qui mène à ces résultats est important pour y voir plus clair…

Anne · 31 juillet 2020 at 18 h 37 min

Bonjour,

merci pour cette article.

Je voulais témoigner du fait qu’étant enfant j’avais 6 activités extra-scolaire. Et comme dit dans l’article c’est VRAIMENT beaucoup TROP !

De 6 ans à 14 ans, j’avais au moins 6 activités extra-scolaire. Je devais toujours regarder l’heure, je sortais de l’école, j’allais chercher mon violon par exemple, puis j’allais au cours. Mes parents ne m’accompagnaient pas…et ne venaient pas me cherche non plus.

J’avais à peine le temps de faire mes devoirs. Souvent je les faisait en cours. Je dormais effectivement mal et beaucoup de problèmes de concentration.

Le mercredi j’avais 6h d’activité extra scolaire.

Mon jour préféré était le jeudi ou je n’avais RIEN !!!!

De plus je me sentais nul, car ayant trop de chose à faire, je ne pouvais m’investir dans rien. Pas le temps de vraiment apprendre mes leçons de l’école. Pas le temps de travailler le violon, même pas 10 minutes par jour, pas le temps pour le solfège.

A partir du collège, pas le temps d’avoir du temps pour aller voir mes amis. Du coup isolement, malgré le fait de rencontrer énormément d’enfants de mon âges. Et aussi tension musculaire énorme, problème de santé chronique…

Donc VRAIMENT, 1 activité extra-scolaire c’est suffisant !!!!

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