Un outil simple et efficace… pour se réconcilier avec soi-même ! (suite de l’histoire de Nadia et Nathan)

Published by Camille et Olivier on

Dans l’article précédent, vous avez découvert l’histoire de Nadia et de son fils Nathan… et vous avez été très nombreuses à vous reconnaître dans cette histoire, vue le nombre impressionnant de commentaires laissé sous l’article (plus de 70 au moment ou nous écrivons ces lignes !). D’ailleurs si vous faîtes partie des personnes qui se retrouvent dans les problématiques de Nadia… vous trouverez une belle surprise à la fin de l’article !!

Mais avant cela, nous laissons donc Carol vous conter la suite de cette histoire…

La suite de l’histoire de Nadia et de son fils Nathan

Voici un petit résumé pour vous replonger dans l’histoire de Nadia et de son fils Nathan :

Nadia, est aujourd’hui à bout de souffle. Son fils semble être en permanence à fleur de peau, chagriné et irrité par la moindre chose. De surcroit, il sollicite son attention sans relâche y compris la nuit. Elle n’en peut plus. Ses nerfs sont éreintés et le mot patience ne fait plus partie de son vocabulaire.

Elle se demande s’il n’y a pas quelque chose qui cloche chez lui, ou bien si elle s’est trompée dans ses choix éducatifs (son mari lui avait bien dit que cette histoire de bienveillance allait leur revenir dessus comme un boomerang…). Elle culpabilise, compare son enfant à ceux des autres et désespère de ne pas trouver de vraies réponses à l’attitude si emportée et intense de son fils.

Nadia, vit aujourd’hui une véritable tempête intérieure car bien au delà du comportement « difficile » de son enfant, Nathan lui sert de miroir, la ramenant à sa propre enfance où, elle aussi vivait la vie avec une intensité rare et le sentiment d’être incomprise.

Bien sûr, si on lui posait la question, Nadia dirait qu’elle a eu une enfance normale, sans histoires. Qu’elle ne peut pas se plaindre (il y a toujours pire ailleurs, n’est ce pas ?).

Ses parents vous diraient qu’elle était la plupart du temps très gentille, qu’elle n’a pas vraiment posé de soucis (contrairement à son frère, ou à sa sœur…)

Le problème c’est qu’elle a oublié. Elle a fini par occulter ce qui était dur pour elle lorsqu’elle était petite. Cette sensation d’être différente, à l’écart des autres, de ne jamais faire vraiment partie d’un groupe, de ne pas comprendre au juste pourquoi les gens fonctionnent comme ils le font. Pensant qu’elle était bizarre, anormale, voir, dans ses pires jours, totalement folle…
Nadia a occulté toute cette souffrance et elle s’est construit une vie on ne peut plus « normale » tentant de cacher sous des couches et des couches sa différence et la souffrance de se sentir si étrangère aux autres et au monde.

Nathan, par l’expression de sa propre manière d’être au monde « haute en couleurs », la confronte dans ses choix et la ramène inexorablement à son propre passé non intégré.

Bien sûr, Nathan ne le fait pas « exprès ». Son intention n’est pas de perturber sa maman. Au contraire ! Il aimerait tellement qu’elle ne s’énerve pas après lui. Il fait des efforts, comme il lui rappelle si souvent. Mais ça ne rend pas sa maman plus heureuse pour autant.

Nathan n’est coupable de rien. C’est juste que son caractère et ses comportements réveillent les veilles blessures d’enfance de Nadia et que ça lui fait mal. Très mal.

La première chose que Nadia aurait besoin de savoir c’est que toute cette souffrance qui la terrasse n’est pas de sa faute à elle non plus. Ses doutes, ses interrogations, ses vagues à l’âme, ses remises en question, son énervement auprès de son fils ; tout cela est parfaitement normal.

Comment pourrait-il en être autrement, puisqu’elle a intériorisé depuis son plus jeune âge que ses émotions sont trop intenses et qu’il faut prendre sur elle pour ne pas les montrer, pour ne pas faire de vagues. Son programme intérieur est configuré pour étouffer sa différence, être gentille, sourire et se rendre utile.

Elle y arrive tellement bien que les gens viennent souvent la voir parce qu’elle est à l’écoute et qu’elle s’intéresse sincèrement à eux.

Mais que se passe t-il de toutes ses émotions les plus intenses les unes que les autres ? De ses besoins, de ses envies A ELLE ? Ils sont mis à la cave de son monde intérieur, enfermées à double tour pour que ça ne déborde pas.

Quelles en sont les conséquences ? Une déconnexion d’avec elle même, de ses désirs, de ce qu’elle veut vraiment pour elle. Des sensations encombrantes et douloureuses qui ne la quittent plus : la gorge qui se serre, le ventre noué, le cœur sous une chape de plomb, la nuque raide. Et une rumination sans fin.

Parfois, elle a l’impression d’être comme un zombie errant avec rapidité d’une tâche à l’autre sans profiter de la vie.

Sauf qu’à force de remplir une cave avec tout ce qui nous passe sous la main (et croyez-moi, les émotions sont des énergies d’une puissance rare, difficilement compressibles), celle-ci finit, tôt ou tard, par déborder…

C’est alors qu’elle « pette les plombs », qu’elle hurle sur son fils, qu’elle déteste son compagnon, qu’elle sabote ses plus beaux projets. C’est alors que son corps la fait souffrir, qu’elle chope des maladies improbables et qu’elle se sent à bout de forces.

Autant vous dire que lorsque ça arrive, son image d’elle même n’est pas au plus haut ! Ce qui a le don d’accroître son sentiment d’être inadaptée, seule et nulle.

Nadia a donc besoin de savoir qu’elle n’est pas folle et qu’elle n’est pas une mauvaise mère ni une mauvaise femme.

Elle fait juste du mieux qu’elle peut avec son histoire et les éléments intérieurs dont elle dispose.

Pour commencer à se réconcilier avec elle-même, Nadia aurait aussi besoin de se poser quelques instants.

C’est bête, non ?

Ça à l’air si simple et basique. Pourtant, s’arrêter, là, au milieu de toutes ces millions de tâches qu’elle s’est donnée (il faut beaucoup s’agiter pour ne pas sentir la cave qui déborde) lui semble mission impossible.

Mais elle le pourrait.

Bien sûr, en y réfléchissant bien, elle aimerait bien prendre du temps pour elle, mais là, c’est encore trop bruyant, pas assez propre, pas assez nature, pas assez inspirant… Or tout ce qui est, là, à l’instant précis, est juste parfait, car c’est ce qui est.

Elle pourrait donc tout arrêter, du moins pendant quelques instants (laissons les minutes pour plus tard) et poser le torchon, l’ordinateur ou laisser son enfant vivre sa vie et s’asseoir pour se rendre disponible à elle-même.

Cesser de faire. Être là, avec tout ce qui émerge : ses sensations, ses pensées, ses émotions.

Juste en suivant le va-et-vient incessant de sa respiration. Portant son attention sur les ressentis qui émergent. Regardant les pensées s’enchainer les unes après les autres. Juste être. Quelques instants. Être rien qu’avec elle, sans rien changer.

Ahhhh !!! Cela faisait des siècles qu’elle ne s’était pas arrêtée pour être. Rien que pour elle…

Nadia pourrait même y prendre goût !

Mais la force des habitudes et du déni de ses besoins reprendraient facilement le dessus. Alors, pour éviter de se trouver nulle et incapable de prendre soin d’elle, Nadia pourrait avoir recours à un petit bracelet confectionné par ses soins ou par quelqu’un d’autre, ou d’une bague qu’elle ne met pas d’habitude, ou d’une alerte, d’un post-it, ou quelque chose de spécial dont elle serait la seule à connaître l’existence, qui la ramène quotidiennement à elle. Quelque chose qui l’invite à tout stopper et à se donner ces quelques instants d’accueil de ce qui est en elle.

Elle pourrait se programmer ces quelques instants au réveil, lorsque tout le monde dort encore, ou juste après avoir recouché Nathan après son énième réveil de la nuit. Ou bien le soir avant de s’endormir, ou bien en allant aux toilettes. Peu importe le moment, le tout étant de ne pas déroger à son rendez-vous avec elle-même.

Cela semble peu, n’est ce pas ? Et pourtant, c’est tellement énorme et important !

A chaque fois que Nadia ose prendre du temps rien que pour elle, rien que pour être, elle s’approche progressivement d’elle même.

Lorsqu’elle le fait, elle ouvre une voie et trace un chemin de retour à sa nature cachée, refoulée et abimée. En accueillant ce qui émerge (confortable ou inconfortable), elle se donne enfin l’amour et l’attention qui lui ont fait défaut jadis et qui lui manquent tant aujourd’hui.

Bien sûr, le chemin à parcourir n’est pas évident et il demande du temps et de l’engagement, vis-à-vis de soi-même.

Son cerveau hautement ruminant et porté au doute lui indiquerait sans relâche combien c’est inutile, une perte de temps et peu amusant (voir parfois effrayant) de faire ces escapades intérieures. Mais en sachant que ces stratégies de sabotage se mettront en place, elle pourrait plus facilement les observer monter en elle, pour les accueillir également. Car oui, cette part qui s’affole et qui doute, est là pour communiquer un message : Danger ! Zone interdite ! Trop dangereux !

Notre mental ne peut malheureusement pas tout comprendre. Il aimerait tout saisir mais il ne peut pas le faire. Il essaie donc de nous protéger en nous envoyant des signaux d’alerte via les doutes et le découragement. Il agit en fonction de notre vécu et de vieilles blessures ouvertes, encombré par de nombreux filtres et impulsions éloignés de nos réels besoins, croyant ainsi nous protéger. Mais en nous gardant dans cet immobilisme, il nous coupe aussi de notre capacité à prendre véritablement soin de nous.

Car, contrairement au mental, notre Être intérieur le peut tout. Il peut nous montrer le chemin de retour à la maison. Et il peut intégrer et guérir nos blessures pour nous permettre de laisser émerger au grand jour nos plus beaux talents.

Nadia, et toutes celles et ceux qui vivons ou avons vécu une histoire similaire à la sienne, avons ce pouvoir de retour à Soi, déjà disponible en nous.

Ce chemin a besoin d’être parcouru. Il ne peut être marché que par nous mêmes, mais la promesse finale est immense : celle de nous retrouver dans notre beauté et dans le déploiement de nos plus beaux talents, peut être jusqu’alors insoupçonnés.

Comme disait Lao-Tseu dans son Tao Te King, « Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas ». Et le chemin de la sortie (de la souffrance) se trouve dans la traversée.

 

Prendre du temps pour soi, avec soi, c’est un premier pas.

La Vie nous y convie, à chaque instant, ici et maintenant…

Elle vous y convie.

Entendez-vous son appel ?

Et si vous faites le test, je serai ravie de lire votre retour d’expérience ! N’hésitez pas à me laisser un commentaire ci-dessous, je serais ravi de répondre à chacune personnellement !

Carole

La surprise !

Carol est une amie et comme nous n’habitons pas très loin, nous avons récemment organisé ensemble une conférence en ligne : « Comment me réconcilier avec moi-même… pour me réconcilier avec mon enfant ! »

Dans cette conférence totalement inédite, Carol vous dévoile notamment une technique profonde, simple et efficace (presque magique) pour transformer les moments où vous « pétez les plombs » en opportunités pour vous reconnecter avec vous-même et guérir sans effort vos casseroles du passé!

Cliquez sur le bouton ci-dessous pour visionner l’extrait de cette conférence ou Carol vous propose cette méthode en 5 étape :

Cliquez ici pour découvrir l’extrait de 17 minutes ou Carol explique
sa méthode de gestion des crises émotionnelles
(qui nous donne des résultats bluffants !
)


15 Comments

Lindsay · 16 mars 2017 at 15 h 40 min

Un travail de longue haleine, j’y travaille chaque jour a la zenitude tant attendue, parfois ca dérape, et je me reprends, je ré essaye, hate de voir la conférence, hâte de me mettre à ce petit rappel quotidien !

    Carol Pirotte · 16 mars 2017 at 20 h 59 min

    Bonsoir Lindsay,

    Merci de tout coeur pour votre partage. Il me touche particulièrement car vous évoquez une notion tellement importante qui est celle de la nature cyclique de la vie. Et oui, le chemin est bien fait de hauts et de bas et cela est tout à fait NORMAL et nécessaire ! Il est important qu’il y ait un hiver pour que le printemps puisse fleurir. Parfois, lorsqu’on se trouve intérieurement en été, nous aimerions que ça dure pour toujours, nous nous y accrochons même dur comme fer en regrettant déjà, même avant sa fin, les longues soirées et la chaleur qu’il nous prodigue en oubliant de profiter de l’instant. Et lorsque nous sommes en hiver dans notre coeur ou qu’il fait tempête, orage et tremblement de terre, nous croyons que cela sera éternel, que nous nous en sortirons jamais et nous perdons espoir… mais le printemps finit toujours par revenir. Alors oui ! Reprenons à chaque fois le chemin et laissons-nous être surpris par chacune de ses couleurs. En sachant que les plus belles pousses viennent après un long et froid hiver !
    Alors merci de nouveau de nous avoir ramené à cette belle réalité saisonnière des hauts et des bas, des essais et expériences qui nous font grandir !

    Moi aussi j’ai hâte de vous retrouver lors de la conférence ! 😉

    Bien sincèrement,
    Carol Pirotte

G · 16 mars 2017 at 15 h 54 min

J’avais survolé le premier article, là j’ai pris un peu plus de temps..et qu’est ce que ça me parle (enfin ça confirme que ça me parle).
Maman de 3 enfants (de 3 à 14 ans) et travaillant à l’extérieur, j’ai connu des mois très difficiles émotionnellement depuis 18 mois et j’ai encore du mal à m’en sortir, même si cela va beaucoup mieux. J’ai toujours très souvent la gorge qui se serre, entre autre symptôme.
J’ai consulté sur plusieurs périodes une psychologue, j’ai fait de l’hypnose, mais même s’il a de l’amélioration, je suis constamment tiraillée entre les besoins de tout le monde (chéri compris..) et les miens, que j’ai du mal à caser, et le quotidien !

L’énervement pour rien, la sensation d’être incapable, tout prendre mal..et quand je me mets à la couture, ma bulle, monsieur râle car je ne passe pas assez de temps avec lui (mais pour lui comme pour les enfants, ce n’est jamais assez !).
Mon médecin me disait que j’étais hyper active pour ne pas penser..quand elle me l’a dit, j’étais sceptique, mais effectivement, ça se confirme.

Je voudrai bien trouver une solution pour être à nouveau bien tout le temps…
malheureusement je ne suis pas sur Paris. La conférence sera t elle disponible après?

    G · 16 mars 2017 at 20 h 04 min

    Et ma 2ème (voire la 3ème) est hypersensible…

    Carol Pirotte · 16 mars 2017 at 21 h 23 min

    Bonsoir à vous,

    Et un grand merci de vous être livrée dans ce témoignage.
    Lorsque je vous lis, cela me replonge quelque temps en arrière où je cherchais quelques instants de répit lorsque j’allais aux toilettes. Ce n’est absolument pas glamour, mais je savais que c’était le seul instant où je pouvais me sentir suffisamment légitime de passer plus qu’une minute séparée du reste de la famille… Du coup, je me planquais là-bas avec mon livre et je guettais les sons derrière la porte espérant qu’on ne vienne pas toquer dessus, voir carrément essayer d’ouvrir pour mes petites, lorsque l’envie (bien sûr pressante et impérieuse !!) leur prenait de me parler ou d’aller aux toilettes « à ma place ».

    Et oui… parfois nous ne nous octroyons même pas cinq minutes de répit car nous nous sentons devoir être constamment disponibles pour ceux que nous aimons… puisque nous les aimons, n’est ce pas ? Et là, effectivement, les frontières entre ce qui est permis et juste sont vite brouillées et on a du mal à se trouver légitimes de profiter de 5 minutes sous une bonne douche chaude.

    Parfois, lorsque notre manière d’être au monde a été bien moulée et qu’on est parties en mode « je fais plaisir » et « je suis gentille » depuis notre plus tendre âge pour essayer d’appartenir et être aimées, nous avons énormément de mal à occuper toute notre place et à revendiquer les frontières de celles-ci. D’autant plus que nous pouvons avoir tendance à placer la barre très (trop) haute et à vouloir être la maman (la femme, l’épouse, la working-girl, etc) parfaite et cela a bien sûr un prix. C’est tellement précieux que vous vous en rendiez compte ! Que vous ayez conscience d’avoir besoin de cette bulle de ressourcement. Vous pouvez vous célébrer d’en avoir une, de passion, et vous en réjouir ! Je suis certaine que plein de belles choses passeront par ce biais là ! Lors de la conférence, je crois que l’outil que je vais vous présenter pourra vraiment vous être utile. En tous cas, je l’espère du fond du coeur !

    En ce qui concerne votre question pratique en lien avec la conférence de jeudi 23 mars prochain, voici quelques éléments d’information supplémentaires :
    Cette conférence que j’ai la joie de présenter avec Camille et Olivier, est une conférence en ligne. De ce fait, vous pourrez la suivre depuis la commodité de votre canapé ou de votre endroit préféré. Maintenant, comme beaucoup de mamans et aussi de papas, il se peut que vous ne soyez pas disponible ce soir là à l’heure indiquée (20h30). Si c’est le cas, il n’y a aucun souci, puisque si vous vous y inscrivez en cliquant sur le bouton prévu à cet effet, vous recevrez le lendemain par mail un lien avec la rediffusion pour pouvoir suivre la conférence lorsque ça sera le bon moment pour vous.
    J’espère que j’ai répondu assez largement à cet aspect technique. Si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à nous faire signe pour qu’on clarifie les points sombres.

    Je vous souhaite plein de belles choses et un regard doux qui vous permette d’apprécier le va-et-vient cyclique de la vie et toutes les merveilles qui sont en vous.

    Bien sincèrement,
    Carol Pirotte

      G · 17 mars 2017 at 6 h 55 min

      Merci!

      Ah oui les toilettes…:-)

      Je m’inscris donc pour la conférence, car effectivement le soir ca peut être compliqué!

Bahia · 16 mars 2017 at 18 h 10 min

Comme cette histoire me parle !! J’ai deux enfants, dont le premier est un hypersensible. Il est tout à fait comme Nathan : une sensibilité à fleur de peau, chagriné et irrité par tout, jamais content. C’est simple, on a l’impression qu’il n’est pas content de vivre. Les moments où il est totalement heureux et solaire comme peuvent l’être la plupart des enfants sont rares. Il me sollicite aussi énormément et ne support pas que je m’occupe de sa petite soeur. J’ai beau pratiquer l’écoute empathique avec lui, essayer de comprendre ce qu’il ressent (j’ai suivi les formations Faber et Mazlish), son côté sombre et colérique me désarçonne et me fait perdre patience. Nous avons donc tendance à le houspiller, à le gronder, à lui faire des reproches « tu n’es jamais content », « tu ne fais aucun effort ». Et cela l fait à chaque fois partir en vrille.
En lisant ton article, j’ai essayé de me replonger dans mon enfance. Ma première réaction a été « j’ai eu une enfance heureuse »… C’est vrai ma Mère était plutôt compréhensive et à l’écoute. Mais moi aussi j’étais une enfant hyper sensible. Je me retrouve dans Nadia mais aussi dans ce que dit souvent mon fils « je ne suis pas normale, je ne suis pas comme les autres ». Petite, j’étais persuadée que j’avais été adoptée, que je ne pouvais pas être la fille de mes parents. Enfant, je souffrais de palpitations et de crises d’angoisse. A l’époque, on n’envoyait pas les enfants voir des psychologues. Mes parents me disaient simplement que j’étais angoissée et que je somatisais, qu’il fallait que j’apprenne à gérer, à me calmer. Mais avec quels outils ? Personne ne m’a montré comment faire. Adolescente, j’ai tellement mal vécu le départ de ma soeur pour ses études que j’ai fait une pelade (perte soudaine de cheveux). J’ai mis des années à comprendre que c’était une réaction anxieuse au départ de ma soeur. Toute ma vie, mon corps a parlé parce que mon mental refusait de s’exprimer, de mettre des mots sur mon mal-être. A 25 ans, j’ai fait une psychothérapie qui a dénoué pas mal de choses. Mais je n’étais pas mère à ce moment-là. Et quand je constate la souffrance de mon fils, que je n’arrive pas à aider, à apaiser, je me dis que je n’ai pas tout réglé. Il y a encore du boulot. Je voulais qu’il consulte une psychologue mais au fond, c’est sans doute moi qui en ai besoin. Pour ne rien arranger, le père de mes enfants est aussi un hyper sensible ! Mais lui est loin d’avoir parcouru suffisamment de chemin vers la compréhension de son « moi ». Il se « fritte » régulièrement avec notre fils mais ne veut pas reconnaître sa responsabilité. Il rejette constamment la faute sur notre fils et cela me fait souffrir.
J’ai suivi des formations à la bienveillance (dont celle des super parents) et je sais aujourd’hui ce qu’il faut faire ou pas faire avec mon fils. La communication s’est améliorée. Mais quand on a un miroir en face de nous qui nous renvoie une image qu’on n’aime pas, on a du mal à garder son calme et à rester bienveillant…

    Carol Pirotte · 17 mars 2017 at 13 h 06 min

    Bonjour Bahia (quel doux prénom),

    Permettez-moi de vous dire que votre récit m’a émue jusqu’aux larmes…
    Je vous remercie de tout coeur de vous être ainsi livrée. Votre phrase de la fin résonne encore en moi : « Quand on a un miroir en face de nous qui nous renvoie une image qu’on n’aime pas, on a du mal à garder son calme et à rester bienveillant… » Je crois qu’elle résume en beauté ce ressenti que nous pouvons avoir en tant que « Nadia’s » et « Nadio’s » (car cette manière unique d’être au monde n’est pas réservée qu’aux mamans et aux femmes). Elle montre à quel point il y a un souhait d’être le plus joliment possible en lien avec nos enfants (par le biais de la bienveillance) et combien ce reflet peut nous faire violence, nous empêchant de rester connecté(e)s avec cet idéal que nous aimerions appliquer au quotidien, tant ce que nous voyons nous perturbe, voir nous rebute.
    Le souci, si je puis dire, c’est que lorsqu’on est en difficulté, il y a comme un amalgame, comme si tout se mélangeait de partout : la situation ou l’événement déclencher, le comportement de notre enfant, notre bouleversement face à celui-ci, le regard des autres, la fatigue : le tout faisant un combo détonnant et explosif qui ne tarde pas à faire des ravages, laissant la place à cette terrible culpabilité et cette impression persistante d’être un mauvais parent, pas assez digne, à la hauteur, j’en passe et des meilleures, car nous « savons » ce qu’il y a à faire, nous connaissons tous les outils de parentalité bienveillante et nous n’arrivons pas à les appliquer ou alors au prix d’une violence terrible…envers soi-même.

    Je comprends sincèrement ce type de situation pour les avoir vécues d’innombrables fois.

    Je ne pense pas qu’il existe de solution miracle. Je pense qu’il s’agit d’un chemin à parcourir petit pas par petit pas pour revenir en douceur à ce reflet et commencer à le regarder autrement. D’abord ce sera peut être avec horreur et peur que nous le regarderons, puis si on arrive à se désidentifier de ce reflet (qui n’est finalement qu’un reflet donc une idée qu’on se fait à propos de quelque chose) on peut s’autoriser à voir ce qu’il veut exprimer, ce qu’il a à raconter et avancer vers une réconciliation profonde avec soi.

    Lors de la conférence de jeudi prochain, je vais partager avec vous ce qui m’a sauvé littéralement la vie et que j’applique désormais (en toute imperfection car un chemin reste un chemin et non pas une destination à atteindre) dès que le besoin se fait sentir. J’espère que vous pourrez être des nôtres.

    Et quoi qu’il arrive, je tenais à vous célébrer. A vous célébrer pour tout ce chemin que vous avez DEJA parcouru, nourrie par cet élan d’amour et de compréhension. Je vous célèbre pour ces prises de conscience et pour être ici, maintenant, là où vous êtes: car vous avez tant et tant de choses à vivre et à accomplir et vous le faites déjà !

    Bien sincèrement,
    Carol Pirotte

Elsa · 17 mars 2017 at 9 h 02 min

Bonjour,

Il y a des choses qui me parlent également dans votre article. Tout d’abord, beaucoup de difficultés avec ma fille, de tensions. Puis nous avons découvert qu’elle est HPI, avec des troubles de l’attention. A la suite de cela, j’ai découvert que, moi aussi, je souffre de troubles de l’attention. J’ai pu revoir ma vie et parfois des choix incompris de moi-même, à la lumière de ces troubles de l’attention (qui implique aussi impulsivité), et comprendre aussi pourquoi je perds souvent des papiers, j’oublie souvent, perds des informations et, enfin, d’arrêter de me culpabiliser pour cela (long long processus). Et puis je suis allée voir un psychologue pour m’aider à organiser mieux ma vie. Car l’organisation est difficile avec des troubles de l’attention.
Actuellement, ma fille va mieux, j’ai trouvé des astuces pour l’aider à se structurer, à mieux anticiper et à mieux s’organiser. Elle a pu faire des séances de neurofeedback et elle commence à prendre des médicaments.Je vais moi-même aussi essayer les médicaments.
Mais ce qui persiste, ce sont parfois des actes que je trouve chez elle inadéquats, bizarres, et cela me fait bondir de colère. C’est là que se joue l’effet-miroir. Sinon, la relation s’est grandement améliorée.
Maintenant, c’est mon fils qui me questionne, il est irrité pour un rien, il est toujours en colère contre sa soeur…. Hier soir, il a pu me dire, que, même quand je me fâche contre sa soeur, je suis avec elle. Que je suis plus souvent avec elle qu’avec lui. Il est aussi très sensible et souffre d’une enseignante qui crie souvent en classe. Cela me touche beaucoup car j’ai eu un parcours scolaire marqué par deux profs humiliants, dont un sadique … Et je dois faire attention de ne pas mêler mon ressenti au sien. Sa situation est différente de la mienne.

Quant à moi, j’essaie de me donner, au moins une fois par jour, un petit moment : hier, c’était une petite pause sur la terrasse, en rentrant du travail, avant d’aller chercher mes enfants. Il y a trois jours, c’était une ballade à midi, car les enfants étaient gardés. Depuis peu, j’ai réalisé aussi à quel point je croyais toujours devoir répondre tout de suite aux demandes des enfants. Cela a un peu changé actuellement: je leur dis de me laisser arriver du travail, que je les écouterai volontiers quand j’aurai eu mon quart d’heure à moi, … que moi aussi j’ai droit à une pause. Et, parallèlement, je fais une formation avec Camille de St Cernin sur la colère, et effectivement, en faisant une méditation guidée, j’ai retrouvé des émotions enfouies. J’ai, du coup, mieux compris comment je me sentais, enfant (sentiment de solitude, d`être différente, etc…).
Ce qui est encore dur pour moi, c’est de me positionner face à tout ce qui est à faire, ce qui arrive… Je suis une maman toute seule et j’ai parfois le sentiment d’étouffer. Je ressens une nécessité de garder au moins un petit moment pour moi dans la journée.
Je vous souhaite une belle journée !

    Carol Pirotte · 23 mars 2017 at 8 h 50 min

    Bonjour Elsa,

    Merci de tout coeur pour votre témoignage si sincère et puissant.
    Avant tout, j’aimerais vous dire combien je suis ébahie par votre capacité à prendre le recul nécessaire pour vous voir faire et être, pour identifier ce qui vous appartient et ce qui ne vous appartient pas ainsi que pour cette nouvelle habitude -si précieuse- que vous êtes en train d’installer pour prendre soin de vous, au moins pendant un quart d’heure, avant de prendre soin des autres. Que de chemin parcouru !! Je vous célèbre avec tout mon coeur !!
    Je voudrais également vous partager mon ressenti quant à un mot qui a été utilisé pour désigner votre fille où vous vous êtes reconnue : et c’est le mot « trouble », relié au mot « attention ». Ce qui se passe en moi, lorsque je lis le mot « trouble », c’est que ça me renvoie à quelque chose de dysfonctionnel, à une perturbation dans le système, et donc à quelque chose qui a besoin d’être normalisé ou remis en fonction.
    Et si la manière de votre fille (et la vôtre également) de porter son attention dans le monde était tout à fait unique et fonctionnelle ? Et si c’était « juste » que la majorité des personnes (donc la norme) ne fonctionne pas de la même manière et qu’elle ne répond pas de la même manière aux stimuli de la vie ? Et si cette manière de porter son attention pouvait être absolument riche et nécessaire dans ce monde pour le voir, le percevoir et le concevoir de manière nouvelle, innovante ?
    Pourquoi je lance ces questions ? Tout simplement pour remettre au centre la question du vocabulaire que nous utilisons pour être nommés et qu’on se réapproprie pour se définir soi-même. Si je me sens dysfonctionnelle ou en trouble, je vais tâcher de me « dé-troubler » au lieu de concentrer mon énergie à tirer le meilleur partie de cette manière unique et peut être déconcertante pour les autres, d’être au monde.
    Bien sûr, je comprends que dans ce monde il y ait des règles et qu’il soit nécessaire de connaître et de maîtriser certains codes pour interagir avec les autres, mais si on apprenait à se voir comme des êtres tout à fait fonctionnels, nous pourrions faire tant de bien dans ce monde en développant nos propres talents uniques, vous ne trouvez pas, Elsa ?
    En ce qui concerne votre fils, peut être, grâce à sa sensibilité, est-il en train de capter une vieille histoire qui est en train de se rejouer, une loyauté familiale, ou quelque chose d’autre qui peut être vous échappe. Je comprends que vous puissiez être étonnée par ses commentaires à propos de vous et de votre fille, mais peut être qu’au delà des faits qu’il peut évoquer dans votre comportement d’aujourd’hui qui peuvent vous paraître infondés, peut être que quelque chose d’autre se joue à votre et à son insu. Le principal est d’être à l’écoute de son ressenti et d’ouvrir au possible qu’il soit en train de percevoir effectivement quelque chose. Les réponses viennent souvent lorsqu’on ose poser la question (à la Vie, à son monde intérieur, etc 😉 )
    Pour finir, je vous célèbre de nouveau pour cette prise de conscience capitale que les besoins de nos enfants peuvent, pour la plupart du temps, attendre quelques instants, quelques minutes : le temps que nous prendrons pour nous, pour être bien, leur donnera également l’amplitude intérieure pour que cette urgence venant de leur côté puisse s’apaiser, car c’est toujours plus apaisant d’approcher un parent nourri intérieurement, qu’un parent qui accourt de suite et qui est à bout.
    Merci pour ce bel exemple de vie !
    Je vous souhaite encore plein de magnifiques découvertes dans votre chemin et tout le courage nécessaire pour continuer à le parcourir : vous êtes sur la route, c’est merveilleux !
    Bien sincèrement
    Carol Pirotte

Armelle · 17 mars 2017 at 21 h 53 min

Je suis touché profondément par l’histoire de nadia …. je suis actuellement en arrêt maladie pour burn out et je me retrouve dans ce témoignage. Sauf que je suis en phase de reconstruction où les moments pour MOI son essentiel et inévitable pour moi aujourd’hui. Je me suis aperçu que je ne m’étais jamais permise d’être MOI, même enfant…. et que tout ma péter à la figure. Mon ainé à 5ans et demi et est un enfant très sensible…. comme moi enfant. Sauf que lui réagit avec colères pendant que moi enfant je m’effaçais. Mais sa colère est le reflet de la mienne aujourd’hui. Les enfants sont des éponges et nous apprennent à revisiter notre vie. C’est dur, douloureux de revisiter son passé et mettre de l’ordre. Mais tellement bon quand on remet les choses dans les bons tiroirs dessous la bonne pile !
Je reapprend chaque jours à revivre. VIVRE pour moi (!!et oui !!!…) pour pouvoir vivre réellement avec les autres et non pour les autres. J’ai mis de nombreuses années à comprendre…..

    Carol Pirotte · 23 mars 2017 at 8 h 55 min

    Bonjour Armelle,

    Un grand merci pour ce témoignage si fort qui a réveillé plein de frissons de joie en moi !
    Oui, oui, et re-oui ! Le chemin que nous sommes invité(e)s à parcourir lorsque nous nous sommes oubliées en cours de route peut être parfois long et pénible. Nous aimerions tant qu’il soit pavé de trouvailles délicieuses, de moments d’enchantement et de prises de conscience lumineuses, mais pour que tout cela arrive, il est nécessaire de prendre son courage à deux mains et de plonger dans notre histoire, pour, comme vous le dites si bien, remettre de l’ordre et chaque chose à sa juste place. Je me réjouis de tout coeur de savoir que vous osez le suivre, que vous réapprenez petit à petit à prendre soin de vous. J’ai adoré votre phrase : « pour vivre réellement avec les autres et non pour les autres »… Elle est tellement forte et puissante de vérité.
    Merci à vous de nous montrer que c’est possible Armelle, car vous le faites au quotidien, même si ce n’est pas toujours rose et qu’on rêverait parfois de s’en passer, mais qu’est ce que c’est bon quand on s’y met également ! 😉

    Je vous souhaite encore de fantastiques découvertes dans ce chemin de retour à vous !
    Bien sincèrement,
    Carol Pirotte

    Elsa · 26 mars 2017 at 12 h 43 min

    Bonjour Carol,

    Merci pour cette réponse tellement encourageante. J’aime bien vos questions, vos suggestions, qui ouvrent des sentiers où j’ai envie d’aller me promener. Rien qu’en lisant votre réponse par rapport à mon fils, j’ai eu une idée de chemin à suivre.
    Ce que vous dites sur les troubles de l’attention, cela me questionne, et m’a déjà questionnée. Mais il se trouve que j’ai des problèmes dans mon travail avec certaines personnes qui sont déstabilisée par ma manière de faire, par mon regard différent, que cela est dur à vivre pour moi actuellement. Et que j’ai aussi de la peine à fonctionner dans le cadre, malgré beaucoup d’efforts, il reste des moments où je n’arrive pas à gérer les horaires, les délais… Plus on me laisse libre, plus on me fait confiance, et plus je donnerai le meilleur de moi-même. J’en ai déjà fait l’expérience. Si on accepte de petites entorses à la règle, cela me facilite la vie. Dans l’adversité, je me restreins et dysfonctionne. Je me demande si je dois chercher un autre travail ou alors apprendre à rester debout malgré les regards malveillants et me battre. Cela reste une question pour l’instant. J’aimerais tant un monde où la diversité puisse exister. C’est aussi pourquoi j’aime tant ce site… où il y a une bienveillance douce.
    Cela renforce de se sentir comprise.

    Merci encore Carol, Belle journée ! Elsa

Bahia · 22 mars 2017 at 10 h 40 min

Merci Carole d’avoir pris le temps de me répondre. Je vais faire mon possible pour assister à la conférence demain (si les enfants veulent bien se coucher tôt, ce qui n’est pas gagné !).

Priss · 13 juin 2017 at 11 h 50 min

Merci pour votre article qui fait vraiment écho en moi. Ce sentiment aussi qu’on voudrait juste faire « Pause », juste qques instants mais il y a toujours qque chose qui nous appelle (un enfant ;-), une machine, un papier administratif,…)
J’en suis toute chamboulée mais bien déterminée à progresser et m’accorder un peu de temps ou d’attention. J’envisage même d’imprimer votre article pour l’avoir toujours sous la main comme un petit rappel ;-). Merci encore!

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