3 raisons d’apprécier la phase d’affirmation de nos enfants !

Published by Camille et Olivier on

Je m’appelle Sophie, je suis la maman de deux jeunes enfants. Je suis tombée dans l’éducation bienveillante quand mon ainé avait quelques mois… et c’est devenu une passion, et un cheval de bataille ! Oh, je ne suis pas une mère parfaite, je fais des erreurs et des sorties de route. Mais chaque jour, j’apprends auprès de mes enfants et pour mes enfants. Le chemin est semé d’embûches, mais le voyage reste merveilleux. Je partage mes réflexions, mes difficultés et ce qui m’inspire sur mon blog Parents, ca s’apprend ! 

Disons-le, en tant que parent, on rêve parfois que nos enfants nous écoutent tout le temps. Dans notre monde idéal, ils sauteraient dans leurs chaussures au moment de partir, ils débarrasseraient joyeusement la table et leur chambre serait 100% instagrammable.

Mais dans le monde réel… les choses ne se passent pas vraiment (toujours) comme ça. Nos enfants se rebiffent, se rebellent, n’en font qu’à leur tête.

Ceci dit, avez vous déjà essayer de recenser toutes les tâches que vous demandez à votre enfant d’accomplir chaque jour? La liste est longue n’est-ce pas? Autant d’occasions de prises de tête, de crises et d’arrachage de cheveux. Et oui, nos impératifs de parents et ceux de nos chères têtes blondes… ne coïncident pas toujours. Ils vivent dans le présent, quand nous sommes très souvent dans l’anticipation. Parfois, ils ne voient aucun intêret dans nos demandes (s’habiller pour sortir? mais pour quoi faire?). Parfois juste, nous avons des besoins très difficilement conciliables.

Alors, oui, pris dans le tourbillon, ce n’est pas toujours facile à vivre. Et si on prenait un peu de recul, pour voir que finalement, c’est pour le mieux?

L’enfant qui nous dit « non » fait un pas vers l’autonomie

Je me souviens encore de ce jour où mon ainé devait avoir 18 mois. Je lui avais demandé, comme d’habitude, d’aller ranger ses chaussures. Et là, il m’a dit « Non! ». Je me suis dit « hein, mais quoi, il ne fait plus ce que je lui dis? ». Naïvement, j’avais cru que vu qu’il avait toujours été « docile », il le serait toujours. 

Alors, oui, c’est sûr ça fait bizarre au début. Mais cette phase dite d’opposition est normale et saine. Elle marque pour l’enfant un début d’individualisation. Il découvre qu’il peut avoir un avis propre et qu’il a un pouvoir sur le monde.
C’est aussi le moment où il commence à s’autonomiser de papa et maman. Et oui, je ne suis pas leur prolongement, je peux être en désaccord. 

Pensez-y, c’est peut-être pénible sur le moment, mais vous serez content de ne pas avoir un Tanguy à la maison plus tard.

Par ailleurs, je préfère parler de phase d’affirmation plutôt que de phase d’opposition. Car si l’enfant passe en effet par l’opposition, c’est pour affirmer qui il est en tant qu’individu propre. Avec ses propres goûts, ses propres choix, ses préférences uniques.

Oh, bien sûr, ce serait tellement reposant d’avoir des enfants « sages », « dociles », « obéissant ». Mais est-ce vraiment souhaitable sur le long terme? Préparons nous nos enfants à être les adultes de demain, si l’on attend d’eux une soumission aveugle et constante? Si notre but est d’élever des enfants qui ont confiance en eux, qui sont capables de réflexion ou de prises de position engagées… alors, réjouissons nous qu’ils s’affirment !

L’enfant qui nous dit « non »…se dit « oui » à lui !

Alors, oui, c’est vrai, quand le jeune enfant découvre l’énorme pouvoir du non, il a tendance à en user et en abuser, voire à dire non même pour dire oui. C’est tellement agréable d’avoir du pouvoir sur les choses ! D’observer les réactions rigolotes de Papa et Maman !  Ceci dit, en grandissant, il utilise de plus en plus à bon escient sa nouvelle habilité à nous contredire. Et ses « non » ou ses refus de coopérer ne sont pas des lubies. Ils sont des expressions de ce qu’il vit à l’intérieur. Ils sont des messages importants, qu’il est de notre devoir de prendre en compte. 

Le « non » n’est pas forcément un signe d’opposition. C’est parfois simplement un signe… de désaccord ! Cela parait limpide dit comme ca et pourtant… 
Acceptons nous facilement que notre enfant puisse tout simplement ne pas être en accord avec nous? Avoir d’autres priorités? Faire d’autres choix? 

Sans pour autant le cataloguer de rebelle, de pénible, de désobéissant…

Accordons-nous toujours au non de nos enfants l’importance qu’il mérite?  Parfois (souvent), quand un enfant nous dit non… il est en train de se dire oui ! De dire oui à un de ses besoins plus précisément.  Car nos enfants ont des besoins. Tout comme nous. Et parfois, nous avons tendance à faire passer les notres devant. Parce que nous sommes les adultes, et donc prioritaires. Parce que nous sommes pressés. Ou juste parce qu’on oublie qu’il y a un besoin exprimé derrière la colère ou les pleurnicheries. 

Pourtant, accueillir les besoins est un enjeu majeur de notre parentalité. Un enfant connecté à ses besoins, c’est un enfant à l’écoute de lui-même et qui sera aussi plus facilement à l’écoute des autres. Accueillir avec sérieux et bienveillance les besoins, c’est faire grandir en nos enfants leur confiance en eux, leur empathie et tout simplement leur humanité. 

Alors, pouvons nous voir que:
L’enfant qui refuse de venir à table est peut-être simplement absorbé par son jeu (et oui, jouer est un besoin). 
L’enfant qui refuse de se coucher n’a peut-être tout simplement pas sommeil.
L’enfant qui refuse de mettre ses chaussures a peut-être besoin de cocooning plutôt que de s’aérer.

Jouer avec les cailloux n’est pas moins important que d’être à l’heure chez le docteur ! C’est une question de points de vue !

Ceci étant dit, cela ne signifie pas que vous devriez répondre à toutes les demandes de vos enfants. De toute manière, c’est impossible, nous avons aussi des contraintes. Mais, reconnaitre les besoins derrière les refus, est déjà un grand cadeau pour votre enfant. Un cadeau à la hauteur de celui qu’il vous fait en vous exprimant ce qui l’anime. Il est aussi possible de différer la satisfaction du besoin. Si l’enfant a été entendu en amont, il y a de grandes chances qu’il fasse preuve de compréhension et de patience.

L’enfant qui nous dit « non » nous pousse à la créativité

Oh bien sûr, nous avons toujours l’option de recourir à la force pour obtenir le comportement souhaité de la part de notre enfant. Mais est-ce vraiment le genre de relation que l’on veut construire? 

Et est-ce vraiment pertinent quand on sait tout ce qui se cache derrière ce refus de coopérer? Veut-on vraiment étouffer dans l’œuf son désir de se différencier? Son désir d’autonomie? Est-ce notre but de l’amener à considérer ses besoins comme inintéressants?

Quand notre enfant ne veut pas coopérer, il y a mille et une façons bienveillantes de réagir. 

Déjà, on peut s’interroger sur la pertinence de notre demande. Parfois, on se braque sur un sujet alors qu’en fait… ce n’est pas si important que ça pour nous !

Si on identifie une telle situation, on aura gagner une belle leçon sur nos conditionnements…et le lacher-prise. Par exemple, je me souviens avoir demandé mille fois à mon ainé de ne pas grimper sur le canapé. Avant de me rendre compte qu’en fait, je n’y voyais pas tellement d’inconvénient. Je le faisais par mimétisme et sans conscience. Depuis, à chaque demande que je fais, j’essaye de me demander: est-ce vraiment important pour moi? Est-ce vraiment non négociable?

Si notre demande est non négociable et bien…faisons preuve d’un peu d’imagination !

La situation suivante résonne-t-elle pour vous? « Mets ton manteau avant de sortir » , « non j’ai pas froid »  « Oui, mais chéri, tu comprends il pleut, alors tu dois mettre ton manteau. Sinon tu vas être mouillé. » Et là l’enfant hurle et se roule encore plus par terre de rage. Et du coup, on se sent encore plus énervé ! Ben oui,on a pris de notre précieux temps pour expliquer quand même.

Et oui, expliquer, argumenter , raisonner n’est pas toujours efficace. Voire, ça mène souvent à un sacré dialogue de sourd. Parce que les besoins ne sont pas entendus et sont noyés sous un afflux de pensées rationnelles.

Pourquoi alors ne pas passer par des moyens plus ludiques ou plus gratifiant?

Par le jeu: « crois tu que tu peux mettre tes chaussures en moins de 30 secondes? »

Par l’humour « ooooh noooon, quelqu’un a oublié de me mettre au lave-vaisselle, je suis toute seule sur la table » (dixit l’assiette sale)

En proposant des options: « tu veux sortir maintenant ou plutôt dans 20 minutes? »

Bref, vous avez compris l’idée. N’ayez pas peur d’être créatif, de prendre des voix ou des postures bizarres, de laisser à votre enfant une part d’autonomie dans les décisions.

Allez, avouez, vous aussi vous avez déjà mis un slip sur votre tête pour inciter votre enfant à s’habiller

Oh, cela demande un certain entrainement, pour devenir automatique. Dans certains cas même, nous avons certains freins à recourir à ces méthodes. Par exemple, je remarque que parfois, j’ai du mal à me laisser aller au jeu. Parce que juste, je voudrais que les choses roulent toutes seules, sans y mettre une énergie monstre. Parce qu’aussi, une partie de moi à la croyance que « la vie est contrainte », qu’il faut « souffrir » pour apprendre, que si on passe par le jeu et l’humour on perd toute crédibilité. Bref, de vieux schémas de pensées limitants !

Alors qu’en fait, c’est tout le contraire. Passer par l’humour ou le jeu, permet de renforcer notre complicité avec nos enfants. Cela les amène aussi à voir les tâches du quotidien comme source de joie et d’épanouissement, plutôt que de contraintes et d’énervement. Ils acquièreront ainsi les comportements que l’on attend d’eux dans la joie et la bonne humeur. Et non pas par soumission ou obligation !

Alors, c’est chouette, finalement, que nos enfants ne soient pas (toujours) coopératifs, non? 


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