3 secrets pour élever de vrais petits écolos

Published by Camille et Olivier on

Êtes vous préoccupé(e) par l’état actuel de la planète ? Probablement.

Peut-être même que vous vous inquiétez de l’état dans lequel nous allons la laisser à nos enfants…

Réchauffement climatique, dérèglement du climat, extinctions en masse des espèces animales et végétales, il y a de quoi être franchement effrayés !

Bertille et Emmanuel, les créateurs du blog Eco-parents bienveillants, vous partagent leurs 3 secrets pour élever de vrais petits écolos !

 

 

En tant que parent, il est certainement très important pour vous de transmettre vos valeurs à vos enfants. La volonté de protéger l’environnement et de vivre en harmonie avec la nature pourrait compter parmi ces valeurs.

Malgré les meilleures intentions du monde, transmettre ces valeurs est souvent difficile : vous ne souhaitez probablement pas faire la leçon à votre enfant, ni le culpabiliser et encore moins lui faire peur.

Alors comment faire pour intéresser vos enfants et les encourager à passer à l’action pour l’environnement ?

Des psychologues ont déjà étudié la question au travers de plusieurs études scientifiques parues ces dernières années.

Certaines réponses sont tellement naturelles, que vous en appliquez sans doute déjà quelques unes. D’autres sont plus surprenantes.

Si vous appliquez les recommandations de ces études scientifiques, non seulement vous aurez un impact sur la protection de notre planète, mais vous adopterez, vous aussi, des habitudes qui amélioreront la santé et le bonheur de vos enfants.

Secret n°1 : Face à la perspective du désastre, nos émotions sont trompeuses

La peur nous empêche d’agir

Imaginer un scénario catastrophe du futur nous terrifie, nous fige sur place. L’idée de cataclysme à l’échelle de la planète est soit trop difficile à contempler, soit trop hors de contrôle pour motiver l’action.

Surtout des « petites » actions comme aller au travail au vélo, ou recycler ses déchets.

Un dangereux biais psychologique

Quand un problème a l’air trop distant ou abstrait, nous préférons nous occuper de soucis plus urgents et plus immédiats comme le travail à l’école ou les relations familiales. Au final, réciter des faits sur le réchauffement climatique ne génère en pratique aucun passage à l’action, car nous ne nous sentons pas suffisamment impliqués dans le problème. Et c’est vrai avec les adultes comme avec les enfants : essayez de raconter à quiconque que la température moyenne sur Terre a augmenté de 1°C entre 1901 et 2012 et vous verrez s’ils démarrent immédiatement des actions écologiques.

Mais les chercheurs en sciences sociales ont appris un moyen de surmonter ces distorsions de notre interprétation du danger : développer un rapport compassionnel avec le monde naturel.

Secret n°2 : la connexion émotionnelle à la nature est la clé

Les scientifiques suggèrent que notre désir de protéger l’environnement est intimement lié à notre connexion à la nature, c’est-à-dire à quel point nous apprécions passer du temps dans la nature, développer une relation empathique avec nos compagnons animaux, ou se sentir en harmonie avec le monde naturel.

Cette connexion émotionnelle augmente notre sentiment de responsabilité personnelle envers la nature et nous donne envie d’en faire plus pour la préserver.

Par exemple, les psychologues américains Frantz et Mayer ont étudié en 2004 la relation entre l’utilisation de l’électricité et la connexion émotionnelle à la nature chez les résidents des dortoirs de l’université d’Oberlin. Les étudiants ont répondu au questionnaire d’Échelle de Connexion à la Nature, et à d’autres questions sur leur caractère et leur comportement. Les scores ont été compilés et comparés à l’utilisation d’électricité dans les dortoirs.

Les résultats ont montré que les étudiants avec le plus haut niveau de connexion à la nature sont ceux qui consomment le moins d’électricité. Et la différence est encore plus prononcée lorsque les étudiants sont directement informés de leur consommation d’électricité.

Le plus intéressant dans cette étude est que les étudiants qui sont favorables à la protection de l’environnement n’ont en moyenne pas consommé moins d’électricité. Cela suggère que seule la connexion émotionnelle à la nature est un prédicteur efficace du comportement.

Mais d’où vient cette différence entre les étudiants « seulement » favorables à l’environnement et ceux qui ont une vraie connexion les incitant à passer à l’action ?

Secret n°3 : Comment augmenter notre connexion émotionnelle à la nature ?

En manque de nature

De nombreux enfants souffrent de ce que l’auteur Richard Louv appelle le « trouble de déficit envers la nature« . Ce trouble concernerait surtout les enfants des villes puisque les occasions de passer dans la nature semble plus rares. En plus d’avoir un impact sur la santé des enfants et leur bien-être, ce manque de contact avec la nature pourrait impacter leur compassion pour l’environnement.

Immersion précoce = la plus durable

A l’opposé, des chercheurs de l’université de Cornell aux États-Unis ont trouvé que lorsque les enfants passent du temps dans la nature avant 11 ans – par exemple à randonner, ou faire du camping – ils grandissent en s’intéressant beaucoup plus à l’environnement que ceux qui n’y ont pas été exposé. Cet intérêt se traduit en comportement pro-écologique à l’âge adulte.

Faire prendre l’air à nos enfants en milieu naturel est donc particulièrement important pour leur transmettre des valeurs de protection de l’environnement.

Les classes vertes sont un moyen d’accomplir cet objectif.

En 2012, ces scientifiques américains ont mesuré la connexion à la nature de deux groupes d’enfants : des 9-10 ans et des 11-13 ans. Puis ils les ont accompagnés dans une classe verte focalisée sur l’eau. Le programme incluait des activités immersives et des expériences sensorielles comme marcher pieds nus dans un ruisseau, ou attraper puis relâcher des animaux sauvages dans une crique.

Après ce séjour, les chercheurs ont à nouveau mesuré le niveau de connexion à la nature des enfants, et les ont comparé à des groupes du même âge qui n’ont pas fait de classe verte. Les résultats ont montré que les enfants les plus jeunes avaient initialement une connexion à la nature plus haute que les plus vieux, et qu’elle a augmenté de la même façon dans les deux groupes. En particulier, les chercheurs ont cité les activités immersives comme particulièrement importantes dans ces effets.

Par contre, seulement les enfants les plus jeunes (moins de 11 ans) ont maintenu leur niveau de connexion à la nature 4 semaines plus tard, suggérant que les classes vertes devraient cibler en priorité les enfants les plus jeunes.

En effet, une autre étude sur des étudiants de 14 à 19 ans, a montré qu’une journée de sensibilisation sur le réchauffement climatique sans activités immersives, n’a qu’un impact très faible sur les scores de connexion à la nature.

Donc l’idéal pour vos enfants est de passer du temps dans la nature le plus précocement possible.

Randonnée, camping, ou sortie sur l’identification des crottes d’animaux, qu’importe : tous les prétextes sont bons !

Si vous habitez en ville, vous pouvez aussi jardiner sur le balcon avec vos enfants : planter des graines et aider une plante à grandir est très valorisant.

Enfin, développer leur imaginaire en lisant des histoires où les animaux et les entités naturelles sont des personnages sympathiques peut être très bénéfique.

En résumé, les sorties natures en famille sont bonnes pour votre famille et pour la planète !

La recherche nous indique que motiver nos enfants à protéger l’environnement n’a rien à voir avec réciter des faits sur les désastres écologiques. En tant que parent, vous savez déjà qu’il est plus efficace de montrer l’exemple à un enfant plutôt que de lui faire peur.

C’est la même chose en écologie : la solution efficace est de développer une relation compassionnelle et immersive avec le monde naturel.

Passer du temps dans la nature fait diminuer le stress, restaure l’attention et augmente la créativité, c’est donc très efficace pour augmenter le niveau de bonheur de la famille toute entière. Si, au passage, vos enfants développent de l’empathie envers la nature et acquièrent l’envie de protéger l’environnement, tant mieux !

Pour aller plus loin, nous vous invitons à télécharger notre récapitulatif des 12+2 actions concrètes pour développer la connexion à la nature de vos enfants… tout en les rendant plus heureux !

Et vous, quelles sont les activités que vous aimez pratiquer avec vos enfants pour renforcer leur connexion à la nature ?

 


4 Comments

Céline · 4 mars 2018 at 21 h 18 min

Bonjour, très intéressant. Je vous conseille aussi la lecture de « élever un enfant sauvage en ville » qui reprend le concept clé de la connexion a la nature.

    Eco-Parents Bienveillants · 11 mars 2018 at 21 h 17 min

    Merci Céline, j’ai beaucoup aimé votre article sur ce livre sur votre blog « Famille durable » !

evan boissonnot · 5 mars 2018 at 22 h 40 min

bonjour

Je vous remercie pour cet article.

Quand on peut bénéficier d’une maison, avec un jardin, on a déjà plus de possibilité de se connecter à la nature.

Après, quand on est en appart, je me dis que la connexion à la nature doit vraiment être un acte voulu, demandant plus d’effort.

Pouvoir aider notre futur, et nos enfants, c’est une vocation que même un parent entrepreneur a envie de transmettre.
Et pourquoi pas créer des entreprises connectées à la nature, aidant à nettoyer nos villes et nos océans ?

Au plaisir
Evan

    Eco-Parents Bienveillants · 11 mars 2018 at 21 h 17 min

    Merci Evan !
    Effectivement, il y a un concept à développer : l’économie verte a de l’avenir !

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