Que faire des comportements problématiques de nos enfants ?

Published by Camille et Olivier on

Les comportements problématiques de nos enfants… que faire ?…

C’est justement à cette question que répond Isabelle Filliozat dans cette vidéo inédite :

Comme l’explique Isabelle, l’idée c’est donc d’identifier la cause du comportement débordant, afin d’y réagir de la manière la plus juste et la plus aidante pour l’enfant !

Nous allons donc explorer dans cet article les 6 causes principales des comportements problématiques… ainsi qu’une 7ième.

Tous les éléments que nous allons aborder ci-dessous sont des extraits de l’enseignement d’Isabelle Filliozat, et sont issus du programme d’accompagnement que nous avons créé avec elle.

 

1ère cause des comportements problématiques – « Le stress »

Autant chez l’adulte que chez l’enfant, le stress peut déclencher 3 types de réactions :

  • l’attaque (l’enfant cri, tape…),
  • la fuite (il pleure, boude…)  
  • ou le figement (tétanisé de peur).

Quand vous voyez votre enfant dans une de ces trois situations, c’est qu’il est sous stress…
et le stress empêche l’enfant d’écouter, d’entendre ce que vous lui dites.

Du coup dans ces moments là, cela ne sert à rien de lui faire la leçon, de lui expliquer comment il devrait se comporter ou de l’inviter à réfléchir à son comportement avec un « Va dans ta chambre et réfléchis à ce qui vient de se passer ! »: le stress l’empêche même de réfléchir !

Ce dont votre enfant a besoin dans ces moments, c’est que vous l’aidiez à calmer son cerveau sous stress,
en lui enseignant par exemple des outils simples de gestion de stress comme la respiration, le retour au calme, etc…
mais encore plus efficace, en remplissant son réservoir affectif et en faisant, ensemble, le plein d’ocytocine.

L’ocytocine c’est cette hormone sécrétée par l’hypophyse, qui est une glande située dans le cerveau, et que nous appelons assez communément « l’hormone de l’amour ».

Nous avons mis en place dans l’emploi du temps de la famille des quarts d’heure « remplissage de réservoir affectif » :
Quand ils reviennent de l’école et selon leurs besoins du moment, nous allons leur proposer : un gros câlin, une séance de « fous dans le lit », une partie de foot, de danser, de faire du trampoline, etc …

En plus de limiter les comportements excessifs et autres conflits, ces quarts d’heure « remplissage de réservoir affectif » nous permettent aussi de nous remettre en lien avec eux et de les voir repartir plein d’amour et regonflés à bloc !

Faites le test !

 

2ième cause des comportements problématiques – « Le défaut d’information »

Nous pensons souvent que les choses sont évidentes mais en fait il y a toutes sortes de règles que l’on n’a simplement jamais pensé à leur expliquer !

Un exemple : à l’école ou à la crèche, ils punaisent des grandes feuilles de papier sur les murs sur lesquelles les enfants sont invités à dessiner !

Une fois rentrés à la maison, votre enfant prend ses feutres et se met à dessiner sur vos murs !

Il n’y a clairement aucune volonté de nuire…

Il n’avait juste pas l’information, il ne fait pas encore la différence entre écrire directement sur le mur ou écrire d’abord sur un papier !

Notre rôle de parents est donc :

  • De d’abord nous interroger face aux comportements de notre enfant :
    « Sait-il ? », « Connait-il les règles d’usage, d’utilisation de cela ? », « Est-ce qu’il a véritablement compris? », « Est-ce que je lui ai déjà dit ? »…
  • De donner de l’information (idéalement en choisissant des formulations positives) :« Voilà ce qui se passe quand … », ou bien « voilà l’utilisation de… », ou « Les feutres, c’est sur le papier »…

 

3ième cause des comportements problématiques – « Un comportement de son âge »

S’intéresser aux différentes phases de développement que nos enfants traversent va nous permettre d’adapter nos réactions et nos exigences en fonction des capacités, et des besoins de son âge.

Certains comportements de nos enfants peuvent être difficiles à appréhender, pas faciles à vivre et pourtant ils sont juste normaux et naturels !

Quelques exemples :

  •  à 15 mois, il fait ce que Papa vient de lui interdire… tout en soutenant son regard et avec le sourire,
  • A 3 ans elle a peur d’aller dans l’eau alors qu’à 2 ans elle sautait dans la piscine avec enthousiasme,
  • A 4 ans, il ne retient pas la moitié de ce que je lui demande de faire, etc…

Alors face à un comportement qui vous pose problème, posez-vous systématiquement la question :

« Est-ce que ce comportement n’est pas finalement juste un comportement normal à son âge ? »

Et surtout, n’hésitez pas à en parler à d’autres parents …
Si les autres enfants du même âge ont des comportements similaires c’est que c’est naturel… et non un problème à résoudre !

 

4ième cause des comportements problématiques – « Un besoin non comblé »

Les enfants ont des besoins physiques, physiologiques, des besoins émotionnels, des besoins d’attachement, d’autonomie, des besoins intellectuels et même des besoins spirituels !

Dès qu’un besoin n’est pas satisfait, le cerveau de l’enfant se met sous stress.

Il arrive par exemple que notre enfant soit grincheux, qu’il s’oppose à tout…

Comme on ne comprend pas ces réactions, on s’énerve, on crie !
Et quelques jours plus tard on découvre qu’il a la grippe…

Il y a souvent une raison physiologique aux comportements « désagréables » de nos enfants.

L’enfant a également des besoins d‘attachement, d’autonomie, de liberté, de libre arbitre…
Dès qu’on lui donne un ordre, il perd son libre arbitre et son cerveau se met sous stress.

Alors plutôt que de donner des ordres, nous pouvons lui poser des questions pour le faire réfléchir :
« A ton avis, regarde dehors, il pleut ou il fait beau ? Et donc à ton avis qu’est-ce que tu vas mettre comme chaussures ? »
Là généralement, votre enfant, même tout petit, est tout content de vous dire : « Il pleut ! Je mets les bottes ! »… parce que c’est lui qui l’aura choisi !

Quand notre enfant est sous stress et qu’il « déborde », cherchons quel besoin pourrait se cacher derrière son comportement :
Est-ce qu’il a faim ? Soif ? Est-ce qu’il est fatigué ? Est-ce qu’il est en bonne santé ? Est-ce qu’il a suffisamment couru ? Est-ce que son réservoir affectif est bien rempli ? Est-ce que je lui laisse la possibilité d’exercer son libre arbitre et son besoin d’autonomie ? Est-ce qu’il s’ennuie ?…

Plutôt que de sévir ou de lui demander de modifier immédiatement son comportement, écoutons ce comportement comme étant le reflet de son stress et aidons-le à s’apaiser en répondant à son besoin.

Le lait déborde, je ne cherche pas à mettre le couvercle sur le lait, je vais regarder ce que je peux faire pour baisser le gaz… et baisser le gaz c’est identifier le ou les besoins en présence.

 

5ième cause des comportements problématiques – Un souci dans son cœur

Quand l’enfant porte un souci dans son cœur, il n’est pas disponible pour apprendre, il n’est pas disponible pour coopérer et donc il se réfugie à l’intérieur de lui, il peut devenir agressif ou fuyant, inhibé : il est sous stress.

Nous pouvons alors l’aider en prenant un moment avec lui et en le questionnant :
« Comment tu vois ça ? », « Qu’est-ce que tu te dis dans ta tête ? », « Qu’est-ce que tu sens dans ton cœur ? », « Qu’est-ce que tu as envie de faire à ce moment-là ? », « De quoi tu aurais besoin ? », « De quoi tu as le plus peur ? »,  « Qu’est-ce qui te fait le plus mal ? », « Qu’est-ce que tu as envie de faire ?  »

L’idée c’est de l’écouter sans intervenir, sans minimiser, sans interpréter.
On le questionne pour l’aider à faire émerger l’émotion et comprendre le nœud qu’il a fait dans sa tête.

Evitons par contre la question « Pourquoi ? » !
Parce que « pourquoi ? » c’est une question qui va générer une pensée du type :
« Qu’est-ce que veut Maman ? », « Qu’est-ce que veut Papa ? Qu’est-ce qu’il veut que je dise ?»
…et en général les enfants inventent des quelque chose pour nous nous satisfaire.

Lorsque l’enfant est apaisé parce qu’il a pu mettre des mots sur ses émotions, nous pouvons l’aider à générer au moins 3 solutions au problème sans chercher à le résoudre à sa place :

 « Quelles solutions tu pourrais envisager ? », « Qu’est-ce que tu pourrais faire dans cette situation ? ».

Nous pouvons ensuite l’inviter à choisir par quelle solution il souhaite commencer, et éventuellement lui demander :
« De quoi as-tu besoin pour mettre cette solution en pratique ? »

Quelque fois l’enfant a besoin d’entraînement, de s’exercer, ou juste d’un grand câlin pour avoir le courage de passer à l’action.

 

6ième cause des comportements problématiques – « L’imitation »

Les enfants reproduisent, dès le plus jeune âge, le comportement des adultes.

Ils nous imitent en train de cuisiner, de faire le ménage, de danser, de chanter, de rire, etc…

Mais ils reproduisent également certains de nos comportements négatifs (gros mots, mauvaises habitudes, peurs, angoisses…).

Prenons « la période du non » par exemple.

En fait, ce sont nous qui sommes les premiers à traverser cette période :

Jusqu’à un an, l’enfant est relativement tranquille dans son porte-bébé et quand il commence à être autonome, à aller un petit peu partout, là tout de suite c’est : « Non ! Non ! Non ! Non ! ».

Donc l’enfant entend le « Non ! Non ! Non ! Non !», il modélise ça et au moment approprié il va faire, lui aussi, sa période du « Non ».

Quand nous n’apprécions pas un comportement chez notre enfant, n’hésitons pas à nous demander : « Tiens … qui est-il en train d’imiter ? » !

Il a besoin d’aide pour pouvoir avoir un autre comportement et donc comme il imite très bien…

Nous pouvons lui enseigner le nouveau comportement en lui montrant l’exemple et en lui enseignant des outils simples de gestion du stress.

 

7ième cause des comportements problématiques – « Le manque de compétences »

Le manque de compétences de nos enfants est à l’origine de beaucoup de réactions excessives et de malentendus.

Il nous faut apprendre à devenir le coach de nos enfants plutôt que le punisseur,
à leur enseigner les compétences que nous désirons qu’ils manifestent quand ils rencontrent telle ou telle situation.

Très souvent, quand un enfant tape un autre enfant, c’est parce qu’il ne sait pas comment faire autrement pour obtenir le jouet qu’il veut.

Il a besoin de savoir comment faire pour attendre son tour, pour ne pas pousser celui qui l’empêche de passer quand il est sur le toboggan.

Alors enseignons-lui !

D’abord, on lui montre l’exemple.

A La Poste par exemple, coincé dans la queue, on peut lui dire : « Oh la la ! C’est long ! Je suis vraiment énervé ! Qu’est-ce que je pourrais faire en attendant ? »
Et là, je montre à l’enfant ce que je fais concrètement pour calmer mon stress et attendre mon tour : je respire, je joue avec lui, je range mon sac, je réfléchis, etc.

Ensuite, nous pouvons aussi l’entraîner par le jeu :

«  On joue à attendre son tour : le petit écureuil attend son tour pendant que le lapin lui fait des tas de choses … Oh il est fâché ! Oh il va respirer ! »
Je montre, je joue avec mon enfant, ensuite on joue « pour de faux », on dit : « On dirait pour de faux que ce serait mon tour, ça ne serait pas ton tour », etc…

***

Pour aller plus loin…

Parentalité positive et bienveillante


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