Violences éducatives ordinaires : 5 attitudes pour les éviter 

Published by Camille et Olivier on

Vous arrive-t-il inconsciemment d’être violent avec votre enfant ?  

 

Faites-vous, sans le savoir, subir des violences éducatives « ordinaires » à vos enfants? 

 

Camille et moi avons déjà traité de cette problématique qui concerne tous les parents à travers notre article 10 étapes pour éradiquer les violences éducatives ordinaires. 

 

Dans cet article, c’est Jean-Philippe du blog Actimomes.com qui prend la plume pour vous expliquer ce que sont les violences éducatives ordinaires, mais surtout il vous propose 5 attitudes ou postures parentales pour vous permettre d’être en mesure de les éviter : 

 

Êtes-vous concerné par ces violences éducatives ordinaires ?  

 

Il y a de grandes chances que vous pensiez spontanément que vous n’êtes jamais violent parce que les violences dont je vais vous parler sont celles qu’on fait subir à nos enfants sans même s’en rendre compte. 

 

On n’a pas conscience qu’on peut faire vivre ces violences dissimulées, tout simplement parce que nos parents nous les ont fait subir quand nous étions enfants et nos parents les ont eux-mêmes subis quand ils étaient petits. 

C’est ce qu’on appelle aujourd’hui les violences éducatives ordinaires dans les milieux de l’éducation et de la parentalité positive.  

 

Les violences éducatives ordinaires : c’est quoi ? 

C’est Olivier Morel de l’association observatoire des violences éducatives ordinaires qui a créé et défini ce terme pour désigner toutes les violences qu’elles soient d’ordre physique ou d’ordre verbal. On les dit « ordinaires » car elles ont été acceptées tacitement dans notre société parce qu’elles ont été infligées depuis la nuit des temps. On les voyait comme le seul moyen unique de redresser les comportements jugés « déviants ».

 

Concrètement, les violences éducatives sont les paroles blessantes ou les gestes violents que les parents commettent sans avoir conscience quand en général, ils sont à bout de nerfs. 

 

Ce sont souvent des violences que les parents ont vécu quand ils étaient petits et qui sont devenues tellement banales pour eux, tellement rentrées dans les mœurs qu’ils les reproduisent ensuite sur leur propre enfant sous prétexte d’éducation. 

 

C’est pour cela qu’Olivier Maurel les a qualifiées « d’ordinaires ». 

 

Des exemples de violences éducatives ordinaires. 

 

On a beau les qualifier d’ordinaires, elles minent la confiance en eux de nos enfants et elles créent un sentiment de revanche chez nos enfants, vis-à-vis de nous. 

 

Mais pour être plus précis, voici quelques exemples de violences éducatives ordinaires tirés de l’ouvrage « repérer et éviter les douces violences dans l’anodin du quotidien » de Christine Schull et Denis Dugas. 

 

Les violences physiques 

 

La fessée a longtemps été tolérée en France. Mais depuis le 29 novembre 2018, la fessée est officiellement interdite. Voir cette étude du texte de loi. 

 

Avant cette date, plus de 53 pays avaient déjà interdit tout châtiment corporel dont 32 pays européens mais pas la France. Non, pas la France le pays des droits de l’homme ! 

 

Donc, oui en France la fessée restait autorisée sur les enfants, même si frapper un adulte était déjà interdit. 

 

Avant ce 29 novembre 2018, frapper un plus petit que soi était encore accepté en France. Finalement la société était en partie responsable du fait que donner une gifle à un enfant ou donner une fessée à un enfant restait un acte banal tout simplement parce que ce n’était pas répréhensible par la loi. 

 

Notez toutefois, que si avancée de la loi il y a, l’oveo.org regrette toutefois que celle-ci ait été vidée de sa substance initiale qui se voulait plus tranchée pour définir l’interdiction des VEO et notamment des châtiments corporels. 

 

Les violences physiques 

 

Dans les violences physiques il y a aussi : donner une tape sur la main, moucher son enfant sans le prévenir, lui tirer les oreilles … 

 

Les châtiments corporels sont très néfastes pour le développement du cerveau de l’enfant, mais il ne faut pas oublier non plus les violences morales. 

 

Dans son ouvrage « repérer et éviter les douces violences dans l’anodin du quotidien », après les violences physiques, Christine Schuhl et Denis Dugas parlent également des violences psychologiques ou morales telles que : 

 

– crier sur ses enfants 

-faire peur 

– faire des gros yeux 

-les menaces 

-mettre au coin 

-les punitions 

-le laxisme également 

– le chantage 

-forcer à faire un bisou à quelqu’un ou à un membre de la famille. 

 

Il y a encore de nombreuses violences psychologiques citées par Christine Schuhl mais passons aux « douces violences » qu’elle évoque en rapport direct avec le titre de son livre. 

 

Les douces violences 

 

Parmi ces douces violences on retrouve par exemple : 

 

-Donner des surnoms qui ont tendance à étiqueter notre enfant par exemple « petit monstre… mon petit diable… » 

-Faire à la place de l’enfant quand on le trouve trop lent. 

-Parler de lui à la troisième personne alors qu’il est situé juste à côté de nous. 

-Utiliser la télé ou une console de jeux vidéos comme nounou pour avoir la paix 

 

Dans ce livre, les auteurs évoquent d’autres exemples de VEO mais évoquent aussi les actes de maltraitance. 

 

Évidemment, on retrouve tous les coups, les isolements, les douches froides, les privations de soins et d’affection, les privations de nourriture et encore beaucoup de choses horribles que vous pouvez imaginer… 

 

Maintenant qu’on a défini ce que sont les veo ou violences éducatives ordinaires, comment en tant que parent peut-on se prémunir de ces violences éducatives ? 

 

Mon premier conseil est tout simple : 

 

1-Respirez et prenez du recul 

  

 

Si vous sentez un sentiment de violence monter en vous, alors prenez du temps pour évaluer la situation et pour respirer. Parce que souvent, quand on commet ce genre de violence éducative, c’est parce qu’on est poussé à bout. 

 

Le fait de prendre le temps de respirer et de prendre du recul va nous permettre de prendre de meilleures décisions.  

 

Et si on est à bout de nerfs et qu’on ne supporte plus l’interaction du moment avec son enfant, on peut très bien s’isoler soi-même quelques instants en précisant calmement son besoin à l’enfant. 

 

2-Imaginez que votre enfant est un adulte 

  

La deuxième astuce très simple consiste à imaginer que l’enfant qui est devant nous est devenu adulte ou bien de se rappeler qu’on a un futur adulte devant nous. (Mais n’oublions pas qu’un enfant n’est pas un mini adulte) 

 

Il y a fort à parier qu’on ne ferait pas subir ce genre de violences éducatives à un adulte ou qu’on ne voudrait pas que cet enfant se souvienne de nous de cette façon. Et pourtant c’est ce qui se produira si on ne fait pas cet effort de détection de nos propres comportements violents.  

 

3- Mettez-vous à l’écoute des émotions et des besoins de votre enfant 

 

 

La troisième attitude consiste à se mettre à l’écoute de l’enfant pour accueillir ses émotions et ses besoins. 

Le fait de comprendre ce que notre enfant a dans la tête va nous permettre de rentrer dans la compréhension de ce qu’il voulait faire avant d’agir. 

 

Cela va nous permettre de comprendre son intention première. 

Évidemment, un enfant qui agit ne cherche pas spontanément à faire mal, il cherche à agir dans son propre intérêt. Cela s’entend, même si son comportement peut vous occasionner des difficultés et des sentiments désagréables. Il développera la capacité d’empathie avec votre aide et fera preuve d’autocontrôle ensuite. 

 

En attendant, le fait d’entrer dans la compréhension de son enfant va déjà nous aider à nous apaiser face aux comportements que l’on considère « dérangeants ». 

 

4-Rappeler les règles avant, pendant et après les activités du quotidien. 

 

La quatrième posture parentale consiste à poser un cadre structurant : c’est-à-dire poser les règles avant les activités, rappeler les règles pendant, puis faire le bilan avec eux sur le respect de ces règles après l’ensemble des activités que l’on peut faire vivre à nos enfants quotidiennement. Rappeler le cadre permettra d’accompagner son enfant à bien agir et de garder une posture éducative. 

 

5- Remplacer les punitions par des réparations 

 

La cinquième posture parentale consiste à remplacer les punitions par des réparations qui seront directement reliées à l’erreur commise. Si un enfant casse un bol, inutile de l’envoyer dans sa chambre, au contraire, donnons-lui la balayette et la pelle pour qu’il nettoie les débris. Donnons à notre enfant l’opportunité de réparer et d’apprendre. 

 

Selon son âge, aidons-le à ramasser les morceaux. 

En effet, donner une punition s’associe à un sentiment de vengeance (sentiment partagé par l’enfant) et donc à une violence éducative. 

 

On dit souvent que les enfants sont des éponges et que tous les comportements violents qu’on aura malheureusement tendance à leur faire subir malgré nous sont des comportements que nos enfants reproduiront à leur tour lorsqu’ils seront parents.  

Soyons vigilants ! 

 

Et vous ? Avez-vous subi des violences éducatives ordinaires ? En êtes-vous parfois témoin ? 

 


9 Comments

Chang ParentaliteZen · 17 janvier 2019 at 16 h 50 min

C’est un très bon rappel, il y a pleins de manières de réagir. La première chose c’est d’avoir identifié ce qu’est une VEO. On entends souvent des remarques du type « J’ai déjà reçu des fessées petit, ça ne m’a pas tué… » Heureusement que ça ne tué pas effectivement mais est-ce vraiment un argument valable ?

Prendre du recul et ne pas réagir à chaud est un des moyens les plus efficaces. Ce qui fait du bien c’est aussi d’exprimer ce que l’on ressent. Il y a d’autres idées en complément ici : https://www.parentalitezen.com/la-fessee/

Souvent on est en colère, on a envie de s’énerver, mais on peut aussi exterioser en exprimant ce qui nous énerve (avec des mots).

JEAN-PHILIPPE d'ACTIMOMES · 19 janvier 2019 at 16 h 28 min

Merci d’avoir lu lu cet article ! Et vous ? Avez-vous subi ou été témoin de violence éducative ordinaire ? Quel a été votre ressenti ?

Aurela · 23 janvier 2019 at 12 h 21 min

Bonjour,jai un petit qui m’écoute pas ,il a dix ans ,il veut jouer à la play station et neglige toute tache.Parfois je lui crie dessus car il me pousse à bout ,mais je sais qu’il faut pas faire cela.William ne m’écoute pas et il est en garde alternée.
QUE FAIRE?
Merci.

    JEAN-PHILIPPE · 29 janvier 2019 at 0 h 04 min

    Bonjour Aurela,

    Il faut définir le cadre. « Tu peux jouer à la playstation n minutes quand…. dès que …….

    Si vous lui criez dessus, il va soit se mettre en retrait soit vous crier dessus lui aussi. Adoptez un ton ferme, assuré, mais pas violent. Pour cela , prenez le temps d’inspirer profondément quand la colère monte.

    Si les règles ne sont pas respectées, il y a mise en « stand by des activités » jusqu’à ce que les règles soient respectées et les affaires rangées par exemple.

    (A ne pas confondre avec les punitions….)

BESNARD Grégory · 24 janvier 2019 at 21 h 10 min

Bonjour,

Il est vrai que de nombreuses attitudes violentes envers les enfants sont acceptées comme des « outils éducatifs » dans notre société.

Merci donc pour cet article qui nous fait remettre de la conscience sur nos actes du quotidien envers nos enfants et surtout qui nous donne des moyens concrets pour ne pas se laisser gagner par la violence anodine.

Au plaisir de vous lire à nouveau.

Grégory du blog des sciences pour changer de vie

    JEAN-PHILIPPE · 29 janvier 2019 at 0 h 05 min

    Merci pour cette remarque Grégory. Oui, le monde change peu à peu… Et on y contribue !

Zoe · 22 février 2019 at 9 h 13 min

Merci pour ces explications claires et nettes ! Je ne pensais pas que le laxisme pouvait faire partie de cette catégorie. Grâce à ton article, j’apprends pas mal de choses qui vont beaucoup me servir.

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