Pourquoi il est important de mettre fin à l’interdiction de se tromper

Published by Camille et Olivier on

 

Une particularité de l’éducation à la Française… plutôt handicapante !

 

Nous venons de découvrir, via la page facebook de Marie-Charlotte Clerf (Coach familiale, n’hésitez pas à visiter son site internet), une vidéo très intéressante ou Claire Blondel, maman de deux filles et entrepreneuse, nous met en garde contre une particularité, plutôt handicapante, de l’éducation à la française.

(Pour celles et ceux qui n’ont pas le temps de regarder la vidéo, nous proposons un petit résumé juste en dessous)

Claire Blondel : « L’éducation positive»

Dans cette conférence, Claire Blondel commence par avancer les éléments suivants, statistiques officielles à l’appui :

  • Il n’y a que 6% de Français, qui ont, ou sont en train de créer une entreprise… ce qui est très peu !
  • Les Français sont donc très mauvais en entrepreneuriat, car, et c’est vraiment une (autre) particularité Française : nous avons « peur de l’échec » !
  • Selon Claire, cette peur nous vient de l’enfance, de notre éducation et notamment de la règle qui nous a tant été répétée : « il est interdit de se tromper ! ». Une règle on ne peu plus néfaste pour l’avenir de nos enfants !

Pour éclairer cet état de fait, Claire Blondel nous décrit sa propre expérience, ses deux petites filles ayant commencé leur scolarité à l’étranger (en Asie), ou généralement apprendre est une source de plaisir, puis l’ont continué en France… où ce n’est pas le cas.

 

Les 4 conséquences de cette particularité :

 

Pour Claire, il y a 4 conséquences majeures à cette règle bien française « il est interdit de se tromper » :

  1. Elle entraine l’intolérance : nos enfants ont du mal avec les différences, notamment culturelles. D’où l’importance de leur expliquer, le plus tôt possible, qu’il y a dans le monde « autant de codes qu’il y a de cultures » : tout le monde sur la planète ne parle pas comme nous, n’écrit ou ne lit pas comme nous, n’a pas les mêmes coutumes que nous, etc.
  2. Elle implique une mauvaise estime de soi : notamment lorsque les enfants, dans notre système scolaire, sont accablés par leurs « mauvaises notes ». Les adultes en France (parents, professeurs) ayant la mauvaise habitude de ne se focaliser que sur les mauvaises notes, l’enfant finit par se considérer lui-même comme « nul ». On lui colle une étiquette et il finit par s’y identifier. Apprendre à se focaliser plutôt sur les réussites et les forces de nos enfants serait pourtant un bien meilleur moyen de favoriser leur estime d’eux-mêmes (la clé principale d’un futur adulte épanoui) !
  3. Elle induit le manque d’autonomie face à l’erreur : comme en France c’est toujours un adulte (parents, professeur, éducateur) qui vérifie et apprécie le travail de l’enfant, celui-ci finit par ne plus travailler pour lui-même, mais pour faire plaisir à l’adulte. Nous en faisons ainsi de futurs adultes qui seront dépendants de la reconnaissance et à l’approbation de leurs proches, de leurs supérieurs, de leurs patrons, etc. Il existe pourtant des méthodes qui apprennent aux enfants à détecter leurs erreurs et à progresser pour eux-mêmes (cela fera certainement l’objet d’un article ultérieur).
  4. Enfin, cette règle ne favorise pas la persévérance : comme le disait William Churchill, « le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme ». Il est primordial de faire prendre conscience à nos enfants que l’on tire toujours un enseignement de ses échecs et de ses erreurs. Nos enfants doivent avoir la possibilité de faire des erreurs, de vivre avec ses erreurs, mais de continuer à aller de l’avant sans avoir peur de prendre des risques.

 

Cette conférence nous a beaucoup touchés et, même si nous étions nous même déjà parfaitement conscients de l’importance de tirer des leçons de nos erreurs, nous avons pris conscience de l’importance :

  1. de leur expliquer qu’ils ont le droit de se tromper
  2. de se focaliser sur leurs forces et leurs réussites plutôt que sur leurs lacunes.

Nous avons donc décidé de rajouter une ligne au « règlement intérieur de notre famille » : « Chez nous, on a le droit de se tromper ».

(Belle transition d’ailleurs pour vous annoncer que nous allons prochainement publier sur le blog une série d’articles dédiée à la mise en place des règles et limite à la maison, notamment à travers la rédaction de ce fameux « règlement intérieur » 😉

 

Bien sûr, la conférence de Claire Blondel ainsi que notre modeste article ont peu de chances de faire changer les mentalités du jour au lendemain. Pourtant, le simple fait de prendre conscience de cette règle que nous inculquons (consciemment ou inconsciemment) à nos enfants est déjà un grand pas en avant !

Alors, n’hésitez pas à « faire tourner » cet article et cette vidéo autour de vous… l’estime de soi et l’esprit entrepreneuriale de la génération future en dépend ! 😉

Mettons fin à l’interdiction de se tromper !

Et si vous avez vous même une expérience d’éducation des enfants à l’étranger, n’hésitez pas à nous en faire part et à nous donner vos bons conseils.


Un dernier mot !

N’hésitez pas à découvrir la méthode extraordinaire de notre ami Matthieu
qui a permis à notre Léo de connaitre « sur le bout des doigts »
toutes ses tables de multiplications… en 2 semaines !!

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22 Comments

Clémentine · 6 octobre 2012 at 1 h 09 min

Très intéressant! Me donne des pistes de réflexion pour mon ainé… Merci!

    Camille et Olivier · 8 octobre 2012 at 22 h 04 min

    Avec plaisir Clémentine !
    A très vite

Julie Lemaire · 12 octobre 2012 at 15 h 29 min

Une étude a démontré qu’en moyenne, par jour, un enfant entend 432 critiques négatives contre 32 positives ! Décourageant ! Non ? Comment développer une bonne estime de soi et grandir en confiance dans ces conditions ! Merci pour cet article : ce sont ces petites prises de conscience qui nous aideront à ne pas reproduire des comportements empêchant sans le savoir.

    Camille et Olivier · 25 octobre 2012 at 12 h 47 min

    Plus que décourageant… c’est affligeant Julie. Est-ce une étude Française, européenne, internationale ?

Caroline · 15 octobre 2012 at 8 h 31 min

Bonjour Camille et Olivier,
Merci pour votre petit résumé sur cette vidéo!
En effet, comment apprendre à nos enfants à se faire confiance ?
Le regard que l’on porte sur ce qu’ils font en dit souvent très long sur la manière dont nos propres parents nous ont regardés, accompagnés alors que nous-mêmes étions enfants.
Je trouve que Maria Montessori (j’ai vu à travers votre site que vous vous en inspiriez aussi!) peut donner des clés pour faire confiance à nos enfants tout en leur donnant la possibilité de se faire confiance. L’auto-correction fait partie de chaque exercice qu’elle propose. Ainsi, l’enfant peut se tromper. Et d’ailleurs, c’est l’adulte qui l’observe qui peut voir si l’enfant est prêt pour telle ou telle étape supérieure, ce qui minimise les risques de l’échec aussi.
Votre article me donne des ailes et j’espère que beaucoup de parents l’ont lu et ont ressenti comme moi du positif!
À bientôt!

    Camille et Olivier · 25 octobre 2012 at 12 h 54 min

    Merci pour votre enthousiasme Caroline.
    Nous avons en effet déjà parlé des enseignements de Maria Montessori… mais pas assez, et nous allons y remédier 😉 Il y a en effet tellement de choses que l’on peut mettre en place facilement et à moindre coût chez soit… sans avoir besoin d’inscrire nos enfants dans une école Montessori (malheureusement souvent assez onéreuses).

sandrine · 15 octobre 2012 at 21 h 01 min

Merci pour cet article! Je m’entends parler à ma grande (7ans) et c’est dur de faire plus souvent des remarques positives, parce que l’on est fatiguée, stressée etc.. C’était plus simple quand elle était petite, nous l’encouragions beaucoup plus. A se ressaisir de toute urgence!

    Camille et Olivier · 25 octobre 2012 at 12 h 59 min

    On a en effet souvent tendance à devenir moins souple (voir plus dur) avec nos enfants quand il grandissent… et surtout lorsqu’il y a des petits frères ou petites sœurs. C’est déjà un grand pas d’en prendre conscience et de chercher à y remédier Sandrine 😉

sophie · 25 octobre 2012 at 3 h 13 min

bonjour! ici famille internationale: papa argentin, maman francaise et on vit a Barcelona… niveau education scolaire, c’est un peu le,meme « probleme » qu’en france: des notes et des programmes assez stricts… conclusion:nous avons sorti notre petite rita (3ans) de l’ecole et elle apprend a la maison, ason rythme, en s’amusant… il est par consequent beaucoup plus facile de l’eduquer de facon active et positive, car l’ecole,n’est pas la pour nous cobtredire… je souhaiterais ajouter qu’en parlantavec une maman chinoise elle m’a dit qu’elle etait en effet perplexe decant le systeme d’apprentissage occidental… vive montessori et autres rsystemes respectueux de l’enfant… et surtout vive l’instinct… de l’enfant et de ses parents…

Caroline · 25 octobre 2012 at 8 h 10 min

Coucou Sophie!
C’est super que vous ayez retiré votre petit de l’école, et de constater après coup à quel point il est mieux (et vous aussi!) maintenant.
Bonne continuation à vous!
Caroline

sophie · 25 octobre 2012 at 10 h 28 min

merciq! bonne continuation a vous aussiq!

Camille et Olivier · 25 octobre 2012 at 13 h 01 min

Nous allons définitivement nous pencher beaucoup plus sur les « apprentissages autonomes » et notamment sur la méthode Montessori. L’idée est d’ailleurs de créer des « fiches outils » qui seront diffusée via le blog…
A très bientôt

cyrille, le praticien du bilinguisme · 27 octobre 2012 at 18 h 13 min

Nous avons instauré une règle simple. A la fin de chaque semaine, nous devons écrire un petit mot à chacun avec une pensée positive et/ou un compliment. Bref, dire ce qui était bien.
C’est dur, car j’ai des tonnes de reproches à faire à toute la famille, mais je sèche régulièrement pour le contraire !

    Camille et Olivier · 7 novembre 2012 at 13 h 39 min

    Dans ce cas Cyrille (et vous n’êtes pas le seul à plutôt voir le négatif que le positif chez vos proches !), c’est en effet une super initiative que d’avoir mis en place cet exercice ! Cela va vous forcer à voir les côtés positifs des membres de votre famille… que du bon.
    Nous allons certainement instaure cette pratique chez nous aussi… dès qu’au moins 2 de nos 3 enfants sauront écrire 😉
    A très bientôt Cyrille

Patrick · 21 novembre 2012 at 20 h 51 min

De toute façon en france on n’encourage les gens à ne rien faire, j’ai vu un reportage à la télé ou quelqu’un disait très justement :
de 0 a 1 an on apprends les enfants à parler et a marcher
de 2 ans a 16 ans, on leur apprends a se taire et à rester assis…

Camille et Olivier · 23 novembre 2012 at 13 h 20 min

« Et sur les indications du diable, on créa l’école.
L’enfant aime la nature : on le parqua dans des salles closes.
L’enfant aime voir son activité servir à quelque chose : on fit en sorte qu’elle n’eût aucun but.
Hello Patrick,
Voici une citation qui rejoint votre point de vue :

« Il aime bouger : on l’obligea à se tenir immobile.
Il aime manier des objets : on le mit en contact avec des idées.
Il aime se servir de ses mains : on ne mit en jeu que son cerveau.
Il aime parler : on le contraignit au silence.
Il voudrait raisonner : on le fit mémoriser.
Il voudrait chercher la science : on la lui servit toute faite.
Il voudrait s’enthousiasmer : on inventa les punitions.
(… ) Alors les enfants apprirent ce qu’ils n’auraient jamais appris sans cela. Ils surent dissimuler, ils surent tricher, ils surent mentir. »
Adolphe Ferrière – Congrès de Calais, 1921

Lucie · 6 décembre 2012 at 22 h 40 min

C’est malheureux de voir comment nous parents, adultes, responsables nous détruisons nos enfants consciemment ou inconsciemment. Nous regardons plus le mauvais côté des choses ( les erreurs, les échecs,…) plutôt que de voir le bon côté : l’audace, le courage d’oser, le simple fait d’essayer de faire une chose. Ainsi donc, nous leurs inculquons la peur, le manque de confiance en-soi et d’estime de soi, l’impossibilité de pouvoir voler de leurs propres ailes. Après tout ces sont des êtres humains, comme nous et par conséquent ne sont pas parfaits !
L’échec est formateur !
Merci beaucoup pour cet article

    Camille et Olivier · 7 décembre 2012 at 6 h 56 min

    Avec plaisir Lucie, nous sommes ravis de découvrir votre blog !

Emma · 23 août 2014 at 12 h 48 min

C’est en tant qu’enseignante que je réagis à votre article qui m’a beaucoup parlé. Depuis plusieurs années, j’ai changé ma façon d’aborder les élèves et leurs difficultés et en accordant le droit de se tromper et de ne pas savoir. J’ai d’une part une meilleure relation avec eux et d’autre part un meilleur investissement et une réelle envie d’apprendre et de progresser.
Un vrai succès … mais malheureusement peu compris par beaucoup de mes collègues qui prennent ça pour une lubie démagogique …
je sème ma graine, un jour elle poussera peut-être 🙂
Merci en tout cas pour cet article très intéressant mais c’est sur qu’il y a encore un long chemin à faire pour que les mentalités changent

Helene · 2 janvier 2017 at 11 h 42 min

Je découvre ce ted talk. Pour ma part Sans etres parfaite ni à l’abri d’une erreur je n’ai pas attendu une video pour dire à ma fille qui a maintenant 13 ans qu’elle avait le droit de se tromper ET Que faire une erreur n’était pas grave. J’ai aussi toujours cherché à lui donner confiance en elle et à valoriser ses efforts. Je suis satisfaite de l’éducation que l’école publique puis privée sous contrat lui donne. Je pense qu’élue madame Blondel parlé de son expérience à l’étranger il s’agit d’écoles internationales bien spécifiques. L’école chinoise n’est pas réputée pour sa souplesse vis à vis des élèves. Je pense qu’il faut comparer ce qui est comparable et garder un sens critique dans tous les cas.

Angélique Mathieu · 6 février 2017 at 11 h 43 min

J’ai entendu parler que dans d’autres pays, les enfants ne vont à l’école que le matin, qu’ils n’ont pas de devoirs à la maison, et qu’ils ont beaucoup d’activités de loisir les après-midis.

Ce qui en fait des enfants bien plus détendus et sereins que nos enfants ici. Ils sont moins agressifs les uns envers les autres notamment.

Par contre, ce sont les enfants coréens qui sont les plus à plaindre. 🙁

C’est hallucinant.
Regardez cette vidéo pour vous rendre compte: 🙁

https://www.youtube.com/watch?v=Kn4HRDBSuTw

Repenser la réforme de l'école... ensemble ! · 25 janvier 2013 at 12 h 31 min

[…] dont les objectifs sont de repenser la réforme de l’école le plus intelligemment possible… Les petits Français en ont tant besoin […]

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