3 clés efficaces pour faire face aux colères de nos enfants

Published by Camille et Olivier on

Aujourd’hui, nous donnons la parole à Charlotte Ducharme, auteure du livre Cool Parents Make Happy Kids, conférencière et fondatrice du site du même nom. Maman de deux enfants, Charlotte prodigue sur son site et dans ses conférences conseils, retours d’expériences, astuces, articles et vidéos.

Parce que, comme elle aime à le dire : « si on peut faire appel à des coachs pour bien manager au bureau ou encore faire du sport, pourquoi pas pour être de meilleurs parents ? ». Sachant que pour elle (comme pour nous), “meilleur” ne veut certainement pas dire “parfait” – être un Super Parent, c’est d’abord être indulgent avec le parent que l’on est.

Aujourd’hui, Charlotte a des choses à nous dire sur la colère. Celle de nos enfants, et la nôtre… Elle nous livre 3 clés pour mieux les vivre et y faire face !

Perso, nous adorons le style et l’énergie de Charlotte… N’hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé en laissant un commentaire sous l’article !

Votre enfant est colérique ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul ! Les colères d’enfants ne sont pas (enfin, pas complètement) une fatalité ! Certes, nos kids n’étant ni des poupées ni des peluches, mais des êtres humains en pleine formation et plein bouleversement, on ne peut évidemment pas éviter ces débordements d’émotions. MAIS, en comprenant mieux ce qui se passe quand ils se montrent si énervés et frustrés, et en y répondant d’une manière adaptée, non seulement on peut mieux les gérer, nous, mais ils peuvent mieux en sortir et se calmer, eux !

D’après le sacro-saint Larousse, la colère est un “état affectif violent et passager, résultant du sentiment d’une agression, d’un désagrément, traduisant un vif mécontentement et accompagné de réactions brutales” (oui, on peut en effet appliquer cette définition quand notre enfant se roule par terre au supermarché parce qu’on a refusé d’acheter un paquet de gâteaux, ou qu’il hurle dans la rue parce qu’on a osé lui demander de tenir la poussette).

Ce genre de situations vous parle ? Vos oreilles – et vos nerfs – en tremblent encore ? Bienvenue au club !

Dans la vidéo ci-dessous, je vous raconte ce qui se passe techniquement pour vos petits lorsque la colère se produit, et pourquoi leur cerveau ne peut absolument pas gérer les colères comme nous le faisons (déjà que nous n’y arrivons pas toujours bien en tant qu’adultes… hmm hmm !). Je vous donne également trois super clefs pour vous aider à mieux gérer ces moments, et, en conséquence, l’aider à mieux les vivre également.

Avec ces trois conseils, qui nécessitent un petit travail sur soi-même mais portent vite leurs fruits, les colères se dégonfleront rapidement au lieu de gagner en puissance, votre enfant s’apaisera plus facilement, il se sentira mieux, et vous, vous direz de moins en moins souvent “mon enfant est colérique” ! Vos oreilles et vos nerfs vont déjà mieux, n’est-ce pas…?

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“Est-ce que votre enfant a, lui aussi, tendance à être colérique…? C’est pénible, hein ? C’est même chiant – allez, osons le mot : c’est chiant !

Surtout quand on est au milieu de la rue avec le sac de 10 kilos de courses d’un côté, la trottinette de l’autre, et notre enfant qui se roule par terre en hurlant. Mais heureusement, les passants sont là pour aider… En nous disant fort aimablement : “Dites donc, il a du caractère !” ou encore “Ah moi, de mon temps, on ne se laissait pas marcher sur les pieds.”

Mais tout à fait. Ils ont raison, ces gens. De leur temps, les enfants semblaient moins colériques, pour la simple et bonne raison qu’ils n’avaient pas le DROIT de faire des colères…! Et s’ils n’étaient pas d’accord avec quelque chose, on leur disait direct : “C’est comme ça et c’est pas autrement ! Tu baisses les yeux et tu ne réponds pas !” Point. Vous savez quoi ? Cette colère, ils l’ont ravalée. Résultat : combien d’enfants sages hier sont des adultes aujourd’hui qui s’énervent facilement ? Parce que lorsque l’on n’exprime pas notre colère alors qu’on la ressent, ou que l’on accueille pas notre colère, eh bien on la ravale. Et un jour ou l’autre, elle ressort encore plus fort, ou elle s’exprime sous forme de syndrome physique.

Vous n’avez jamais remarqué ? Au bureau par exemple. Un collègue nous fait une réflexion que l’on apprécie pas trop ; on ne dit rien, on ne prend même pas le temps de se rendre compte que cette réflexion nous a énervé, on continue notre journée… mais on reste un peu tendu. Et le soir, à la maison, on s’énerve pour un rien contre nos enfants ou notre conjoint. Or, si on prend le temps de se poser, et d’y réfléchir un peu, on se rend compte que cette tension que l’on ressent vient de cette réflexion que l’on n’a pas digérée. Eh oui, la colère, il vaut mieux l’exprimer que la ravaler, car elle ressort toujours !

Alors, comment faire face à la colère de notre enfant ? Je vais vous donner 3 clés qui, si elles n’ont rien de magique, peuvent cependant produire des changements très positifs dans votre quotidien en famille.

Mais d’abord, je vais vous détailler la première des trois clés en question, parce qu’elle est la plus ardue.

La première chose à faire, qui est aussi la plus difficile, est de changer nos croyances sur la colère – pour que la colère de notre enfant ne nous mette pas nous même en colère. Désolée pour les répétitions, mais c’est capital 🙂

Comme toute émotion, on ne peut pas supprimer la colère de nos enfants, et elle a même son utilité. D’ailleurs, pour bien vivre, il ne s’agit pas de chercher à supprimer nos émotions négatives, mais plutôt de les accepter, les accueillir et les exprimer. Et j’irai même plus loin : heureusement que nous avons des émotions négatives ! Car c’est ce qui nous permet de savoir que les choses ne vont pas bien. La colère nous permet de nous affirmer, et d’éviter de nous laisser ratatiner par les autres. Si nous n’avions pas cette émotion, on laisserait, par exemple, un supérieur nous humilier, ou nous faire travailler le week-end et le soir, sans que cela nous fasse ni chaud ni froid. Heureusement que ce genre de situation nous met en colère, pour nous pousser à nous affirmer et à défendre notre liberté ! Nous-mêmes, comme notre enfant, avons donc le droit d’être en colère. EN REVANCHE, ce qu’il faut éviter, c’est de la rediriger vers les autres, en tapant, en insultant, en rabaissant, etc. Bien sûr.

Une autre chose intéressante à savoir, c’est que nos enfants ont beaucoup de mal à gérer la colère. Pourquoi ? Nous avons deux parties dans le cerveau – une partie émotionnelle (primitive), et une partie rationnelle. La partie rationnelle nous aide à gérer nos émotions. Par exemple, si nous avons peur, la partie rationnelle va nous dire : « Non non, ne cours pas, c’est juste le bruit du frigo ! » Sauf qu’à la naissance, la partie rationnelle du cerveau est quasi inexistante. Alors, déjà que nous, nous avons du mal à gérer notre colère, notre enfant, il n’a même pas la partie du cerveau faite pour…! Imaginez alors ses difficultés.

Mais rassurez-vous,  la partie rationnelle du cerveau de notre enfant va se développer à vitesse grand V les premières années, pour arriver à maturité à… 25 ans. Ahem. Cependant, la bonne nouvelle, c’est que plus on va se montrer empathique avec lui, plus on va l’aider à comprendre les origines de sa colère, plus on va l’aider à gérer ses émotions – et moins notre enfant sera colérique au final.

Donc, après ce petit topo sur la colère (ses raisons et ses bienfaits, presque !), je vous donne mes 3 clés pour gérer la colère de votre enfant :

1/ (la plus dure, je le répète) Changer nos croyances, être ok avec la colère de notre enfant. Nous rappeler que non, ce n’est pas parce qu’il est un peu colérique aujourd’hui qu’il finira par devenir un adulte agressif, violent ou délinquant… Et que cela ne fait pas non plus de nous de mauvais parents ! En résumé : prenons la colère de notre enfant avec un peu plus de zenitude.

2/ Essayer de se montrer empathique. Comment ? En lui disant, par exemple : “Je comprends que tu ne sois pas content, parce que tu avais très envie de ce paquet de bonbons, et tu trouves ça injuste que je ne te l’offre pas.” Vous imaginez déjà le réconfort pour lui ? C’est comme si vous disiez à votre conjoint : “J’en ai marre, tu rentres toujours tard”, et qu’il vous répondait : “Je comprends, ce n’est pas simple pour toi…” WOW. Vous penseriez, exalté : “Mais IL ME COMPREND ! Mais c’est génial !” Eh oui, en se montrant empathique, hop, la pression redescend.

3/ L’aider à revenir au calme, en lui proposant par exemple un câlin ou une histoire. Ce qui, étonnamment, marche beaucoup mieux que le classique : “TU VAS TE CALMER OUI ??! TU VAS TE CALMER ??!” (Ne culpabilisez pas, on l’a tous fait 🙂 )

Alors, bien entendu, tout cela n’est pas simple à mettre en œuvre. Mais plus on va travailler sur soi-même, plus on va apprendre à gérer notre propre colère et celle de notre enfant. Et vous verrez, ça fait TELLEMENT du bien, de gagner en sérénité dans notre vie… qu’on y prend vite goût ! Prêts à essayer ?”


5 Comments

Abdelkarim HADJI · 31 mai 2018 at 13 h 26 min

J’applique déjà ces 3 astuces, sur mes enfants et mes neveux/nièces, et ça fonctionne. Je dirais même super rapidement. Je suis d’accord que l’astuce 1 est la plus dure, surtout si l’enfant est dans nos bras et qu’il pleure…

JEAN-PHILIPPE GEFFRIAUD · 1 juin 2018 at 2 h 41 min

J’adore les vidéos de Charlotte. Pleine d’humour et ludique de A à Z.

Caroline · 2 juin 2018 at 10 h 09 min

La colère engendre la colère, et je n’ai pas encore compris pourquoi les premières colères de ma fille m’ont mise dans un tel état…
Arriver à accepter et accueillir la colère de son enfant comme étant un état difficile et ingérable pour lui, permet de prendre de la distance avec cette émotion, et au lieu de réagir avec colère on peut accéder à l’empathie pour l’aider à dépasser cet état!

Mallet Leprince · 2 juin 2018 at 10 h 34 min

Bravo pour cette super vidéo qui permet de dédramatiser également nos réactions de parents quand on s’y prend comme des pieds 🙂

Noémie · 2 juin 2018 at 12 h 29 min

Merci pour cette vidéo qui me permet de constater que si mes enfants font des colères ce n’est pas parce que je suis une mauvaise mère. Et cela renforce aussi ma manière de gérer les colères grâce à ce que j’ai vu.
Doucement mais surement on avance sur notre chemin familial en paix.

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