Faut-il poser des limites, ou pas ? (Les précisions d’Isabelle Filliozat)

Published by Camille et Olivier on

Vous avez été nombreux à être « interloqués » par le titre de notre dernier article, qui reprenait les propos d’Isabelle Filliozat dans l’interview qu’elle nous avait accordé : « NON ! Les interdits, frustrations et limites ne donnent pas un sentiment sécurité à l’enfant ! ».

On nous le sert tellement à toutes les sauces le fameux « les limites permettent à l’enfant de se sentir en sécurité », que ça a fini par s’incruster… Et puis d’ailleurs ça nous va bien cette histoire de « limites sécurisante » ! Pour le coup ça nous déculpabilise complètement : « s’il n’y a que ça pour que mon enfant se sente en sécurité (et qu’en en prime il soit calme et m’obéisse), je vais lui en mettre des limites et des interdits… et je saurais être ferme ! »

Nous caricaturons un peu… pourtant, en lisant les nombreuses réactions suite à la publication de l’interview, sur le blog, sur Facebook etc. Nous nous sommes rendu compte qu’Isabelle touchait là un point très sensible (surtout en France). D’ailleurs, malgré le fait qu’à aucun moment dans l’interview Isabelle ne préconise de « ne pas mettre de limites » (elle explique simplement que ce ne sont pas le limites qui sécurisent l’enfant), nous avions tout de même, nous aussi, besoin d’éclaircissements : Faut-il poser des limites, ou pas ? Nous lui avons demandé de bien vouloir nous donner quelques précisions.

la parentalité bienveillante et respectueuse

Une structure, un cadre, des règles et des consignes : OUI
Des interdits et des limites : NON

Camille et Olivier : Isabelle, quelles réponses souhaitez-vous faire à ceux qui (comme nous) restent dans le doute : Faut-il ou ne faut-il pas imposer des limites à son enfant ?

Isabelle Filliozat : Je ne dis pas qu’il ne faut pas de limites, mais simplement que ce ne sont pas les limites que nous imposons à l’enfant qui le sécurisent. La parentalité positive s’appuie sur la théorie du Lien d’attachement, qui explique que, ce qui sécurise le plus l’enfant, c’est l’amour et l’attention que lui portent ses parents, ainsi que la structure du temps et de l’espace qu’ils organisent autour de lui, les règles et les consignes claires et non les « interdits et limites ».

Il nous faut penser autrement : plus tôt que de « frustrer » l’enfant en lui imposant autoritairement des « interdits et des limites », aidons-le à s’intégrer au monde en lui donnant des « consignes », en énonçant des règles (fermes et claires) et en lui enseignant à les respecter.

Les règles sont utiles. Les règles sécurisent, pas les interdits ! On joue à un jeu avec des règles qui organisent les relations entre les joueurs. On ne joue pas avec des interdits et des limites. C’est pareil dans la vie ! On a besoin de règles pour vivre ensemble.

Les limites et les interdits vont susciter l’envie de transgression, c’est pour cela qu’ils peuvent se montrer contre-productifs et parfois même dangereux. « La quantité de bonbons doit être limitée »… en fait, la quantité de bonbons gagne à être définie, pas limitée. OUI, c’est une question de mots, et les mots sont très importants parce qu’ils engendrent des réactions différentes du cerveau : « pas plus de 3 bonbons » ou « Tu peux avoir 3 bonbons. Tu les comptes ? », C’est autant de bonbons, mais dans le premier cas, l’enfant se sent limité.

C’est vraiment l’expression « limites » qui ne me convient pas : ça met des limites, ça crée des limitations. Et je rencontre tant d’adultes limités dans leur expression, dans leur créativité, dans leurs capacités, dans leur vie parce qu’on leur a mis plus de limites qu’on ne leur a donné de permissions. Une limite enferme.

– Du côté de l’enfant : il peut le vivre comme limité et déduire : «je n’ai pas droit, je ne peux pas, il m’est interdit de, etc. ». D’autant que la plupart du temps, occupés à mettre la limite, les parents ne songent pas à ajouter la permission. « Tu n’as pas le droit de sauter sur le canapé » est rarement assorti de « je vois que tu as besoin de sauter, viens, on va jouer à sauter à un endroit qui le permet ». Il est évident qu’en tant que parent nous avons à dire STOP à un certain nombre de comportements, mais doit on appeler ce stop « mettre une limite » ?

– Du coté du parent : « mettre des limites » lui fait voir son enfant sous un angle qui déforme sa perspective. L’enfant est perçu comme débordant, incapable de dominer son énergie, de gérer ses comportements. Et que faire quand l’enfant dépasse la limite ? Ce qu’il ne pourra manquer de faire à un moment où un autre, d’autant qu’on a, en évoquant la limite, dirigé son cerveau justement vers cette limite. La punition n’est pas loin… même si on la nomme sanction, et cette dernière évite de prendre en compte ce qui se passe émotionnellement pour l’enfant.

Dans le livre « arrête d’embêter ton frère« , j’ai traduit le plus souvent possible « limite » par le mot frontière. Une frontière définit un territoire, je peux la voir comme une limite (je suis alors enfermée dans un territoire) ou comme une ligne entre deux espaces. Notre rôle de parent est d’accompagner nos enfants pour qu’ils aillent au delà de leurs limites.

regles familliales

Camille et Olivier : Donc, si nous comprenons bien, dans la philosophie de la Parentalité Positive, les « règles et consignes » remplacent les « limites et interdits » ? Le fait de “formuler différemment” notre attente, d’une manière qui permet de ne pas abîmer la relation : un « chez nous, on ne frappe pas » remplace un « chez nous il est interdit de frapper »… l’effet négatif de l’interdit en moins ?

Isabelle Filliozat : oui, c’est ça ! ceci dit « il est interdit » peut être OK surtout pour les plus grands. C’est une façon de signifier une règle. Le plus important est d’éviter « je t’interdis » qui incite à la transgression et inscrit le comportement dans une dynamique relationnelle.

Camille et Olivier : Le credo de la « discipline positive », qui fait beaucoup de bruit en ce moment est « bienveillance, mais fermeté ». Qu’en pensez-vous de cette fermeté ? Peut-on être « ferme » sans blesser l’enfant ? Se doit-on d’être « ferme » en appliquant la conséquence annoncée lorsque la consigne n’a pas été respectée ? Comment choisir les bonnes conséquences ? Un exemple : nous avons beau répéter à Lou « qu’on ne saute pas sur le lit de Maman et Papa, car ça l’abime »… rien n’y fait. Quelle pourrait être la conséquence du non-respect de cette consigne ?

Isabelle Filliozat : Je n’ai pas encore lu le livre. (Note de Camille et Olivier : nous non plus).
La bienveillance me pose souci, elle soulignerait qu’on peut être malveillant. Il est important de sortir de ces notions de bien et de mal.
Si la consigne n’est pas respectée c’est que :

  • Elle n’est pas appropriée à l’âge de l’enfant. Nous avons à surveiller nos enfants si nous ne voulons pas qu’il saute sur le lit. Et à l’attraper dans nos bras juste avant qu’il ne le fasse.
  • Un besoin n’est pas satisfait et l’enfant n’a pas été guidé vers d’autres moyens de le satisfaire : il a besoin de sauter et il n’a pas de trampoline et n’a pas été au square.
  • L’enfant cherche par ce biais à attirer l’attention de l’adulte. Il ne sait pas demander autrement du temps ou de l’attention. Nous pouvons répondre au besoin en initiant une bagarre tendre sur le fameux lit !
  • Il a été entrainé par un autre enfant (là encore, surveillance nécessaire, dure pour un petit de résister à l’insistance d’un autre enfant)

Il me semble important d’être ferme par exemple sur le nombre de bonbons, mais pas sur les comportements excessifs, qui eux ont toujours une motivation à entendre.

Camille et Olivier : Une autre réflexion : Il semble que beaucoup de parents soient gênés par la parentalité positive, car elle les frustre eux-mêmes : désormais conscients du « mal » qu’ils peuvent faire à leur enfant ils sont stressés à chaque instant par la peur de « mal faire » (c’est un peu notre cas aussi) et ils culpabilisent beaucoup.

Isabelle Filliozat : Eh oui… et nous avons à guérir cela ! Inutile de nous stresser à chaque instant. Et libérons-nous décidément de cette idée de bien ou de mal faire ! On fait. Puis, si on voit que souci, on répare. Personne n’est parfait et heureusement. Et nos enfants ont besoin que nous fassions des erreurs. Cela leur permet de voir que nous aussi nous nous trompons, et cela les aide à avoir confiance en eux, car eux aussi se trompent… Il est utile de leur montrer que nous savons nous tromper, le regarder et réparer.

La peur de mal faire est issue de notre tendance à la culpabilité… un souvenir de notre enfance. Voyez comme nous avons été pétris des idées de faute, de bien et de mal. Le principe des limites et des interdits engendre celui de faute quand on les transgresse… Cette éducation nous a légué un sentiment de culpabilité excessif. Nous avons à convertir cette tendance en exploration et expérimentation

Surtout dans l’éducation, on ne peut jamais « avoir juste » tout le temps. C’est une relation. Une relation avec un être vivant. Donc des aménagements permanents. Il s’agit d’accepter de faire des erreurs, d’écouter nos enfants et aussi d’écouter notre petite voix intérieure qui souvent sait ! Chaque erreur rend plus riche, plus intelligent, tant le parent que l’enfant. Si je n’avais jamais tapé mon fils (cela m’est arrivé deux fois, oui, oui, même à moi), il n’aurait certes pas été tapé, mais je n’aurais pas pu comprendre de l’intérieur les femmes et les hommes qui frappent leurs enfants, je n’aurais jamais pu développer d’empathie envers les parents. Et ma relation avec mon enfant a été aussi nourrie de cette expérience. Parce que j’ai pris le temps d’écouter ce qu’il avait ressenti, parce que j’ai écouté sa peur, sa colère et sa détresse, parce que nous avons suite à cela réparé notre relation.

Un des plus beaux souvenirs que conserve ma fille de mon parentage est lié à une de mes erreurs (c’est ce qu’elle m’a confié récemment). J’ai fait un jour montre d’une totale indifférence à ce qu’elle vivait, je ne l’ai pas écoutée, j’ai trahi sa confiance… Puis, mesurant mon erreur, j’ai pris le temps de m’assoir auprès d’elle et de parler, d’écouter, de mesurer sa détresse… et pour toutes les deux, cela reste un moment important de notre relation. Jamais nous n’aurions vécu ce moment si je m’étais toujours comportée parfaitement à son écoute !

Les erreurs, l’errance, nous rend profondément humains. Elles ne sont pas un problème mais une richesse, pour autant qu’on en observe les conséquences et qu’on les répare. Et c’est aussi ce que nous désirons enseigner à nos enfants.

Un grand merci isabelle pour toutes ces précisions. Nous y voyons beaucoup plus clair désormais !… Et en effet, nous y verrons certainement encore plus clair après la lecture des deux ouvrages que vous avez eu la gentillesse de nous faire parvenir. Nous en ferons prochainement une synthèse sur le blog.

Isabelle Filliozat - c'est moi qui décide

Isabelle Fillozat - Arrete d'embetter ton frère

Trois autres ouvrages d’Isabelle que nous avons lus et que nous vous recommandons vivement :

Si cette interview vous a été utile… n’hésitez pas à le partager autour de vous 🙂


36 Comments

branka · 29 mars 2013 at 13 h 07 min

je comprends mieux où sont mes erreurs et je vais pouvoir me corriger
merci à tous

    branka · 29 mars 2013 at 14 h 32 min

    et je vais acheter le livre c’est moi qui décide, parce qu’avec un petit bout de 2.5ans y’a des moments où je suis perdue

      Camille et Olivier · 29 mars 2013 at 17 h 25 min

      Il y a de quoi Aude ! Nous sortons à peine du « terrible two » avec Lou… pour y entrer avec Lili.
      Toutes les ressources pour gérer cette étape délicate sont bonnes à prendre 😉

Fanélie · 29 mars 2013 at 14 h 57 min

C’est toujours ressourçant de lire Isabelle Filliozat
J’ai pris conscience que les mots que l’on emploie ne sont pas anodins.(interdit/règles)
Un grand merci pour votre site internet

    Camille et Olivier · 29 mars 2013 at 17 h 34 min

    En effet Fanélie, finalement, tout se joue sur les mots, sur la manière de s’exprimer. Exactement comme avec les fameux message « JE » de Thomas Gordon (pour éviter les « tu qui tuent »).
    Dans le même registre, on a tout intérêt à utiliser des phrases positives (sans négation), sachant que le petit enfant ne comprend pas encore la négation : il n’entend que « marche – flaques » si on lui dit « ne marche pas dans les flaques »… alors autant lui dire « marche à coté des flaques ».

      nina · 20 décembre 2017 at 16 h 44 min

      Bonjour,

      Je ne suis pas d´accord; je ne pense pas que tout se joue sur les mots; c´est une vision extrême. Les regards et le langage non verbal sont tout aussi importants.

      Je ne suis pas contre la parentalité positive, mais il faut aussi rester un peu naturelle: si vous vous questionnez à chaque fois que vous prononcez une phrase, si vous culpabilisez sans arrêt, et que vous n´avez pas confiance en vous, l´enfant le sentira aussi..

      C´est super de se remettre en question, mais à force de sans cesse réfléchir à tout, on ne vit plus normalement.

Umm_Akaki · 29 mars 2013 at 19 h 36 min

Comme dit plus haut, c’est toujours ressourçant de lire Isabelle Filliozat. En me rapprochant de la parentalité positive, j’ai eu tendance à vouloir rentrer dans une sorte de perfectionnisme parental où je culpabilisais dès que je haussais le ton, ce qui provoque du stress en sus et n’est finalement pas constructif. Je comprend à présent comme la parentalité positive est un travail sur soi de longue haleine, plus précisément d’acceptation de soi et plus largement d’acceptation de ses propres enfants, en tant que petits êtres également imparfaits, qui font des erreurs et se corrigent également, comme nous parents. C’est vraiment une expérience formidable et enrichissante, de vivre en harmonie avec ses enfants. Merci pour tout, Isabelle Filliozat, on peut dire sans exagérer que notre vie a littéralement changé. Merci également à vous pour toutes les ressources proposées sur ce site et sur Facebook.

Marguerite · 30 mars 2013 at 8 h 44 min

Merci pour ces précisions, parents de 3 enfants de 3ans1/2, 2ans1/2 et 6mois, nous prenons seulement maintenant conscience de tout ce que nous induisons chez nos enfants en leur inculquant une éducation fondée sur les limites et les punitions/récompenses… pas facile de faire machine arrière maintenant car les comportements de nos enfants sont bien ancrés et que de notre côté, ayant reçu cette éducation il est très dur de ne pas reproduire… on est en chemin… je pense que le chemin sera encore long pour nous…

    Camille et Olivier · 2 avril 2013 at 12 h 05 min

    Il n’est jamais trop tard Marguerite ! D’ailleurs, vos enfants sont encore jeunes et ça ne leur posera aucun problème… au contraire, ils devraient apprécier ! N’hésitez pas à leur expliquer pourquoi vous changez, ce que vous avez réalisé, ce que vous ne voulez plus faire, ou faire autrement désormais, etc. Ils sont capables de comprendre bien plus que vous imaginer !

Caroline Burel · 31 mars 2013 at 0 h 57 min

Bonjour/Bonsoir,
Pas facile de trouver le bon ton, les bons mots car nos loulous sont…. très rapides ; )
J’aime cette attitude « frontière », j’aime cette possibilité de me tromper en tant que parent, j’aime ce droit à l’explosion ; )
Car oui, je suis parfaitement imparfaite et imparfaitement parfaite ; )
Une chose est sur: l’Amour renforce nos liens !!
Merci, pour vos derniers articles. Grâce à vous, je suis retournée participer à une conférence d’Isabelle Filliozat et, comme d’habitude, j’ai beaucoup apprécié !!
Bonne écriture de fiches !! J’ai hâte de les voir !!

Maryline · 2 avril 2013 at 8 h 28 min

Je suis très choquée par cette phrase « Si je n’avais jamais tapé mon fils […] je n’aurais jamais pu développer d’empathie envers les parents. Et ma relation avec mon enfant a été aussi nourrie de cette expérience. »
Donc c’est génial de taper ses enfants on s’enrichie!! Et les 2 en plus car les enfants sont nourri de se faire taper!!!????? Cette phrase est une justification parfaite pour tous les parents qui tapent leurs enfants « non on ne les maltraite pas, on s’enrichie!! I. Filliozat elle-même déclare qu’on s’en portera tous mieux après….. »
Dramatique…… :-(((((

Marguerite · 2 avril 2013 at 8 h 47 min

Maryline, il n’y a pas de parent parfait… et ce que veut dire I. Filliozat c’est que toute erreur, si elle est réparée ensuite peut nourrir la relation à son enfant… du mal peut surgir un bien, si on le répare, si cela est pretexte ensuite pour avoir une discussion avec son enfant, reconnaitre qu’on a fait une erreur, qu’il en a été blessé… Nos enfants ne grandiraient pas aussi bien si leurs parents ne faisaient jamais d’erreur…ca j’en suis persuadée… ce n’est en aucun cas une justification pour taper son enfant… et si on ne tape pas son enfant c’est mieux c’est sur.. après la violence verbale est tout aussi violente et souvent moins reconnue…

Marguerite · 2 avril 2013 at 8 h 53 min

Vous voudriez qu’elle dise quoi aux parents qui ont déjà tapé leur enfant… « c’est fichu, tout est fichu, votre enfant est fichu y a plus rien à faire… » NON, il y a toujours qqch à faire!!! Vous croyez que les parents qui tapent leur enfant et qui lisent les ecrits d’I. Filliozat (tout de même ca montre qu’ils se questionne sur leurs manières de faire) en sont contents??? NON, ca leur est arrivé par mégarde, et s’ils le réparent ensuite ca peut faire évoluer leur relation avec leur enfant… c’est tout ce que veut dire I. Filliozat…

Maryline · 2 avril 2013 at 9 h 02 min

Il n’y a pas de parents parfait je le sais bien et je ne vois pas du tout le rapport avec ce que j’ai écris??
Là je parle de justification, c’est I. Filliozat, alors dans sa bouche ce genre de phrase prend un tout autre sens, elle servira de justification à bien des parents.
Qu’elle dise aux parents qui ont tapé « c’est fichu » non! Mais « c’est grave, c’est très grave ». ça vous « nourrirait », vous, si votre mari vous tapait? Mais pas beaucoup, juste 2 fois?? Ou votre patron?.. Ben moi non. on pourrait surement surmonter ça (si c’etait mon mari) mais non seulement ce serait difficile mais en plus quelque chose serait définitivement brisé. Et ce n’est pas parce que c’est un enfant que c’est différent.

    Camille et Olivier · 2 avril 2013 at 12 h 16 min

    Maryline, pensez-vous vraiment que les parents qui viennent lire ce blog vont profiter des propos d’Isabelle pour se justifier de taper leurs enfants ?? Laissez-nous douter.
    Et même si ces quelques mots devaient en choquer quelques-uns (dont vous faites partie), Isabelle nous apporte tellement qu’on pourrait bien le lui pardonner.
    Cependant, plutôt que « d’aider certains parents à se justifier les coups qu’ils donnent à leurs enfants », nous pensons à l’inverse que le fait qu’Isabelle « elle aussi » soit imparfaite va « déculpabiliser » beaucoup de parents et les faire avancer dans la bonne direction.

      Maryline · 2 avril 2013 at 18 h 20 min

      Que Isabelle Filliozat soit également faillible est une chose, qu’elle juge « pas grave » voire même bénéfique d’avoir tapé son enfant c’est une toute autre chose. je trouve ça terriblement triste. 🙁

        Mélodie · 30 avril 2013 at 23 h 47 min

        Tout à fait d’accord avec Marilyne. Pourtant j’aime beaucoup Filliozat, mais quand j’ai lu ce passage, j’ai eu envie de hurler.

        Je le recopie ici :
        « Chaque erreur rend plus riche, plus intelligent, tant le parent que l’enfant. Si je n’avais jamais tapé mon fils (cela m’est arrivé deux fois, oui, oui, même à moi), il n’aurait certes pas été tapé, mais je n’aurais pas pu comprendre de l’intérieur les femmes et les hommes qui frappent leurs enfants, je n’aurais jamais pu développer d’empathie envers les parents. Et ma relation avec mon enfant a été aussi nourrie de cette expérience. Parce que j’ai pris le temps d’écouter ce qu’il avait ressenti, parce que j’ai écouté sa peur, sa colère et sa détresse, parce que nous avons suite à cela réparé notre relation.  »

        J’aimerais bien savoir comment vous réagiriez au même paragraphe s’il s’agissait de la violence d’un homme sur son épouse. Voilà ce que ça donnerait :

        « Chaque erreur rend plus riche, plus intelligent, tant le mari que la femme. Si je n’avais jamais tapé ma femme (cela m’est arrivé deux fois, oui, oui, même à moi), elle n’aurait certes pas été tapée, mais je n’aurais pas pu comprendre de l’intérieur les hommes qui frappent leurs conjointes, je n’aurais jamais pu développer d’empathie envers les maris. Et ma relation avec ma femme a été aussi nourrie de cette expérience. Parce que j’ai pris le temps d’écouter ce qu’elle avait ressenti, parce que j’ai écouté sa peur, sa colère et sa détresse, parce que nous avons suite à cela réparé notre relation.  »

        Ça ne vous choque toujours pas ?

          Isabelle` Corrent · 6 juillet 2015 at 11 h 55 min

          pour ma part non cela ne me choque pas, on peut chercher à tirer un bébéfice d’une erreur, dans la réflexion, sur ce qu’on fera différemment par la suite, sur ce que l’on veut changer.
          Cela n’empêche pas de parler de cette erreur, ce n’est pas parce qu’on en discute et qu’on cherche à réfléchir ou à en debattre que cela cautionne cette même erreur.
          Filliozat explique ici qu’elle n’as pas été infaillible, et ce que cela lui a apporté par la suite, non pour se justifier mais plutôt pour ne pas refaire la même erreur.
          Je ne vois aucune différence entre l’exemple de l’enfant et l’exemple de la femme.
          Oui on peut avoir de l’empathie pour quelqu’un qui frappe, être empathique ce n’est pas cautionner.

jasmine · 2 avril 2013 at 11 h 55 min

Super! merci pour cet article qui m éclaire en tant que professionnelle de la petite enfance!!

branka · 3 avril 2013 at 8 h 27 min

Maryline, isabelle filliozat n’a pas dit que c’était bénéfique d’avoir tapé son enfant mais que cela lui avait fait prendre conscience que sa façon de faire n’était pas la bonne et c’est ça qui est bénéfique, vous interpréterzmal ses propos

lili · 4 avril 2013 at 18 h 25 min

Quel étrange choix d’illustration pour cet article. Si les mots ont leur importance, les images qu’on leur associe aussi. La parentalité positive serait-elle l’apanage de cette famille représentée?

    Marie · 17 avril 2013 at 9 h 18 min

    Je suis d’accord avec Lili. J’ai vu cet article il y a 2 semaines et je n’ai pas pu me résoudre à le lire à cause de l’illustration.
    Maman, en couple avec une femme, cette image est une agression que ne peuvent comprendre que les familles homoparentales.
    Auparavant, cette image ne m’aurait pas choqué mais depuis des mois, nous souffrons de l’homophobie ambiante, des jugements négatifs sur notre famille, et malheureusement ce sont exactement les mêmes personnages qui figurent sur le logo des opposants à notre bonheur.
    Donc, j’adore Filliozat, je suis pour la parentalité positive, ce sujet me passionne. Mais, là pardonnez-moi, mais j’ai trop de chagrin et d’amertume quand je vois ce dessin qui était autrefois si anodin.

      Camille et Olivier · 17 avril 2013 at 10 h 51 min

      Chère Lili, Chère Marie,
      Désolé en effet si cette illustration vous a gêner.
      Notre souhait n’est absolument pas de réduire la parentalité bienveillante à un type de famille ou à un autre !
      Nous avons donc changé cette illustration par une autre… que nous trouvons beaucoup plus représentative de l’esprit d’accompagnement qui est au cœur de notre philosophie de l’éducation parentale. Nous espérons qu’elle vous plaira aussi.

        Marie · 17 avril 2013 at 11 h 07 min

        Merci, vraiment. Je suis émue d’avoir été entendue.
        Un poids en moins, ça peut paraître disproportionné pour ceux qui ne vivent pas ce que l’on vit depuis des mois, j’en suis consciente. Mais je suis heureuse d’avoir exprimé ce que je ressentais et de ne pas m’être heurtée à de l’hostilité.
        Merci.

          Camille et Olivier · 17 avril 2013 at 11 h 31 min

          Avec plaisir Marie ! Notre hostilité aurait été malvenue… et contraire à tout ce que nous proposons sur ce blog !

Celi84 · 15 avril 2013 at 8 h 07 min

Bonjour, juste pour préciser que j’ai lu le livre « Discipline positive » en anglais, l’année dernière. Le dicton de ce livre est bien « kind and firm », traduit par « bienveillant et ferme ». Je ne suis pas sûre que la traduction de « kind » par « bienveillant » est correcte, car « kind » est nettement plus vague. Néanmoins, Jane Nelson préconisait autrefois les conséquences logiques, mais quand vous lirez le livre, vous verrez qu’elle a changé de discours, trop de conséquences appliquées ressemblant plus à des punitions et surtout, trop des « bêtises » n’ayant pas de conséquence logique à appliquer (exemple de Lou qui saute sur les lits).
En revanche, Jane Nelsen parle dans certains cas de conséquences naturelles. À titre d’exemple, un enfant qui oublie sans cesse son goûter avant de partir à l’école, devra s’en passer, la maman ayant mieux à faire que de le lui ramener tous les jours.
De manière générale, Jane Nelsen préconise plutôt la recherche de solution avec l’enfant, comme décrit dans le chapitre « Résolution de problème » de A.Faber & E.Mazlish.
Voilà, j’attends de connaître votre point de vue quand vous aurez lu le livre.
Amicalement,
Céline

Veronique · 24 avril 2015 at 15 h 22 min

Moi j’ai l’impression que ce qui « structure » l’enfant (outre l’amour, bien entendu), c’est la rythmique et si l’enfant a l’impression qu’on est en accord avec nous mêmes: si je pose une limite (ou n’importe comment on veut l’appeler) juste parce que « on doit faire comme ca » (par exemple, mes parents ne comprennent pas que je n’oblige pas les enfants à finir leur assiette et j’ai parfois été tentée, quand j’étais chez eux, de les obliger « malgré moi ») ou si on laisse faire un comportement alor qu’il est profondément contre nature ou que c’est à contre coeur, je pense que c’est déstabilisant pour les enfants.

Mais ce n’est pas facile, parce que cela demande d’avoir des presque certitudes et ce n’est pas ma spécialité!

Cécile · 24 avril 2015 at 18 h 09 min

Je suis vraiment très étonnée de lire que vous n’avez pas lu la « discipline positive » de jane nelsen alors que vous faisiez l’apologie de ce livre l’année dernière (ou peut être l’année d’avant même!)J’avais d’ailleurs acheté ce livre suite à un de vos articles ou post Facebook à son propos … étrange…

Angélique Mathieu · 7 février 2017 at 8 h 50 min

Ce blog est vraiment extrêmement enrichissant pour apprendre à mieux connaître les enfants dès même leur naissance!

C’est fascinant tout ce qu’on y apprend!

C’est très intéressant de comprendre que quand les enfants font des bêtises, alors qu’ils savent qu’il y a des règles, c’est que c’est parce que ses règles ne sont pas compréhensibles pour leur âge, soit ils souffrent d’une frustration.

Les parents n’y pensent que rarement, et pourtant la réponse est là!
Merci à tous les intervenants de ce blog, ainsi qu’à Camille et Olivier de l’avoir crée! 🙂

evan boissonnot · 14 octobre 2017 at 10 h 00 min

Bonjour

C’est un sujet très intéressant de se poser la question des limites, des règles.

Une règle définit des limites je trouve.
Quand on est dans un jeu, si l’on ne respecte pas les règles, on dépasse les limites du jeu qui était établi.

Il reste alors à :
– soit définir de nouvelles règles
– soit accepter que les règles doivent ne pas être dépassées.

Ce qui est sûr c’est qu’il faut aider l’enfant à comprendre que c’est tout le monde qui doit respecter les règles : y compris les parents.

Et le mieux, quand l’enfant grandit un peu : établir les règles et limites ensemble.

Il ne faut pas faire peur avec ce mot limite : c’est la façon et la compréhension que l’on en a qui peut bloquer, je pense 🙂

Au plaisir
Evan

flloh | Pearltrees · 1 avril 2013 at 10 h 21 min

[…] Faut-il poser des limites, ou pas ? (précisions d'Isabelles Filliozat) […]

Le Béluga de 18 à 23 mois | Végébon · 16 mars 2014 at 19 h 10 min

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Isabelle Filliozat et les limites du troisième degré | École à la maison · 17 mars 2014 at 15 h 27 min

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[Dis-moi pourquoi] #3 … C’est quoi, au juste, la loi anti-VEO ? · 29 novembre 2018 at 11 h 40 min

[…] pas assez d’expérience pour vous en parler en détail : je préfère vous rediriger vers cette mini interview d’Isabelle Fillozat (bon sang, encore elle !) à propos des limites et des interdits. A noter […]

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