Faites-vous partie de ces parents qui aspirent à plus de nature pour leurs enfants ?
Les alertes à la pollution se multiplient, la biodiversité s’effondre, la machine climatique se dérègle… Ce milieu de vie abîmé par nos activités humaines n’est pas celui dont je rêvais pour mes enfants, je me doute que vous non plus. Est-ce que pour autant nous allons baisser les bras, nous dire qu’il est trop tard et que de toute façon quoi que nous fassions cela ne changera rien ? Certainement pas ! Car la vie est trop belle et que comme tout parent nous sommes prêts à déplacer des montagnes pour nos enfants. Ou plutôt non : les montagnes ont désormais besoin qu’on les laisse tranquilles, nous l’avons enfin compris ! Que l’on apprenne à vivre sans tout détraquer autour de nous et que l’on permette à nos enfants de retisser un lien sensible à la nature… dont nous avons oublié que nous faisions partie !
Par quoi on commence ? Et bien tout d’abord, je vous propose de regarder droit dans les yeux ce qui nous a éloigné si efficacement de la nature, puis de nous gonfler à bloc avec quelques bonnes nouvelles. Et si cela vous parle, je vous proposerai même de devenir… passeur de nature.
On y va ?
Trop, c’est trop !
Je ne sais pas où sont vos plus beaux souvenirs d’enfance, mais les miens sont perchés dans les arbres, à construire des cabanes avec une poignée de copains, ou bien à essayer d’attraper des grenouilles ou encore à bricoler un petit arc façon Robin des Bois. Je ne le savais pas à l’époque, mais par ces activités je tissais un attachement émotionnel fort à ces coins de nature. Or, si je cite David Sobel, « Avec l’attachement émotionnel au lieu, l’enfant est mieux disposé à en apprendre plus à propos de la nature et à en prendre soin. » (1)
Mais autour de nous, combien d’enfants n’ont plus la chance de pouvoir tisser cet attachement émotionnel à un espace de nature ?
Osons justement un œil attentif à ces petites choses, souvent issues de bonnes intentions, qui rend impossible la connexion entre nos enfants et la nature :
- Omniprésence des écrans ;
- Cours d’écoles bétonnées ;
- Multiplication des activités dirigées et réduction du temps de jeu libre (les hyperparents, ça vous dit quelque chose ?) ;
- Interdiction de grimper dans les arbres ou de « se salir » ;
A cela s’ajoute le manque de temps, l’éloignement des espaces de nature de « qualité » et bien souvent le sentiment de soi-même mal connaître la nature ou d’en avoir peur et donc de ne pas être légitime pour initier ses enfants…
De plus en plus de parents reconnaissent pourtant que tout cela ne leur convient pas et que dans l’idéal, ils aimeraient offrir une vie plus en lien avec la nature pour leurs enfants ! La suite leur prouve d’ailleurs qu’ils ont plutôt raison…
Photo de mon enfance… à la pêche aux grenouilles ! (Elles en rigolent encore…) 😉
Votre intuition semble être la bonne
Si comme moi vous faites partie de ces parents qui aspirent à plus de nature pour leurs enfants, et qu’il vous semble que cela est essentiel pour eux, tout semble confirmer que votre intuition est la bonne.
Je ne vais pas vous resservir la liste des innombrables bienfaits d’une enfance en lien avec la nature, pour l’équilibre physique, émotionnel et cognitif. Nos voisins anglo-saxons l’ont déjà bien compris puisqu’ils se voient désormais prescrire du temps en nature comme remède au stress ou autres maux modernes (écothérapie) et comptent un nombre croissant de Forest School (écoles en forêt, également très répandues dans les pays scandinaves et germaniques).
En revanche, je vais vous apporter une bonne nouvelle : le paysage éducatif est en train de changer ! Le lien à la nature est de plus en plus reconnu comme une composante essentielle à l’épanouissement de l’enfant, plus dégourdi, résilient et responsable grâce à ces bains de nature réguliers.
Sans surprise, cela vient « d’en bas », de gens comme vous et moi :
- Des parents qui font de ce lien à la nature une nouvelle priorité, notamment lorsqu’ils habitent en ville (d’après mes travaux à Eveil et Nature, je note un engagement particulier des mamans, très attirées par une éducation plus nature) ;
- Des enseignants qui impulsent des projets de réensauvagement de leur cours d’école, ou de sorties régulières dans un coin de nature à proximité (là encore, particulièrement des enseignantes – mais pas que !), tandis que d’autres créent des écoles alternatives plaçant le lien à la nature au cœur de leur projet (voir le tout nouveau Réseau Pédagogie Par la Nature) ;
- Des nounous qui mettent leurs bambins au vert ;
- Des crèches dont le temps de jeu libre en plein air devient prédominant ;
- Des animateurs-trices d’un nouveau genre proposant des ateliers buissonniers pour les enfants… mais aussi pour les parents ! (2)(Voir quelques références en bas de l’article)
Et vous dans tout ça ?…
Et si vous deveniez vous-même Passeur de nature ?
Mais tout d’abord, qu’entend-on par « Passeur de nature » ?
Le passeur de nature est cette personne grâce à qui une véritable rencontre entre l’enfant et la nature est rendue possible. Qu’il s’agisse d’un parent ou d’un professionnel de l’enfance, il a confiance en l’enfant et en cette sorte de programme que celui-ci semble avoir en lui qui le pousse irrésistiblement à explorer le milieu naturel, avec les sens en éveil et le corps en mouvement, dès le plus jeune âge.
Et je fais le postulat que VOUS êtes la personne la mieux placée pour jouer ce rôle de « Passeur de nature » auprès de vos enfants !
Que faut-il pour devenir passeur de nature ?
Commençons tout de suite par lever quelques idées reçues :
- « Pour éveiller les enfants à la nature, il faut beaucoup de matériel. » QUE NENNI ! Seulement des vêtements confortables que l’on n’a pas peur de salir. Quelques bouts de ficelle et astuces bien placées feront le reste… dans quelques lignes on vous en dit plus 😉
- « Pour intéresser les enfants, il faut beaucoup de connaissances naturalistes. » MÊME PAS ! Il s’agit plutôt de développer la posture pédagogique adéquate pour accompagner les enfants… Et en pratiquant régulièrement on apprendra rapidement à leurs côtés !
- « Pour devenir passeur de nature, il faut une solide expérience de terrain. » PAS NÉCESSAIREMENT. Vous commencerez à votre mesure, dans des endroits que vous connaissez, pour petit à petit élargir le champ de vos aventures !
Et si vous vous laissiez guider pour vos premiers pas de passeur de nature ?
Pour vous faire accompagner, 2 solutions : soit vous joindre à des ateliers ou stages sur le terrain (2), soit avancer à votre rythme grâce à des ouvrages (3) ou encore… grâce à un accompagnement en ligne multimédia. Et justement…
Après avoir été animatrice nature et professeure des écoles, j’ai créé Eveil et Nature afin de proposer aux parents et professionnels de l’enfance des outils simples, permettant à la fois de donner envie aux enfants d’aller explorer le milieu naturel mais aussi confiance en l’adulte dans son rôle de passeur de nature, surtout s’il ou elle a le sentiment de ne rien y connaître…
Je partage un de ces outils avec vous ?
L’Empreintoscope, le précieux allié du passeur de nature
Vous allez voir, cet outil est vraiment tout simple et pourtant tellement efficace… Il s’agit de l’Empreintoscope, un support à fabriquer soi-même et à glisser dans la poche lors de votre prochaine sortie nature. Il se présente sous la forme d’un carnet d’empreintes imprimées sur papier transparent. Au verso se trouve la photo de l’animal ce qui permet même aux non lecteurs de l’utiliser en autonomie. Grâce à lui, petits et grands se mettront à l’affût des empreintes d’animaux… Quant à vous, vous impulserez avec panache votre posture de passeur de nature !
Et pour celles et ceux qui veulent aller plus loin, sachez que nous proposons également des formations en ligne, que chacun peut suivre à son rythme, au fil des saisons. Mais pour l’heure, je vous laisse partir joyeusement en quête de traces de passages d’animaux avec les enfants. Car assez parlé d’éveil à la nature… il est temps maintenant de se retrouver dehors 😉
Emilie Lagoeyte
Eveil et Nature
- Citation de David Sobel issue du Mémoire d’Adela Lila Benzid : « Immersion en nature et identité écologique : une recherche-développement d’un programme d’éducation relative à l’environnement inspiré des Forest School », Université du Québec à Montréal, Août 2017
- Quelques références d’ateliers buissonniers pratiquant la Pédagogie par la nature :
- A Crépol (26) Association L’Ecole Buissonnière
- En Bretagne : https://www.autourdufeu.org/
- Bouches du Rhône : http://www.into-the-woods.fr/
- Les Ateliers Buissonniers d’Eveil et Nature : https://ateliers-buissonniers.jimdo.com/
3. 2 ouvrages à vous recommander :
- La famille buissonnière, Marie Gervais, Editions Delachaux et Niestlé, 2016
- Comment élever un enfant sauvage en ville, Scott Sampson, Editions Les Arènes, 2016
2 Comments
Chang ParentaliteZen · 16 avril 2018 at 7 h 49 min
La nature c’est un terrain de jeu énorme. C’est aussi un terrain d’apprentissage. Je dirais que c’est parfois simple : une balade au parc avec du temps libre.
L’enfant découvre alors les plantes, joue avec des fourmis, etc.
Margaux · 4 juillet 2018 at 16 h 08 min
Il faut « obliger » nos enfants à jouer dehors. Je déteste les voir devant la télé alors qu’il fait un grand soleil dehors. Rien de mieux que de faire des activités dehors avec eux : jeux, chasse au trésor, bataille d’eau, ramassage de champignons ect…