Faire bouger vos enfants est essentiel pour le bon développement de leur cerveau !

Published by Camille et Olivier on

Cette semaine nous recevons Capucine Vercellotti, Créatrice du blog Le mouvement qui soigne. Mère de deux enfants, éducatrice à temps plein, blogueuse, conférencière, semeuse d’enthousiasme, passionnée de la vie et du mouvement… Elle nous invite à prendre conscience de l’influence du mouvement sur le développement du cerveau de nos enfants !

On ne s’en rend pas toujours compte, mais notre corps est extraordinaire ! Si nous regardons à travers la croissance d’un bébé, nous avons l’impression que ça va tout seul. De plus, les connaissances générales nous apprennent qu’à tel âge, les bébés sont capables de faire telles actions. On se contente alors de faire le suivi et pourtant, il y a des actions et activités qui peuvent être faites pour aider notre enfant à développer ses capacités de manière optimale.

 

Des réflexes archaïques à la motricité volontaire

Lorsque l’enfant naît, il possède de nombreux réflexes, appelés réflexes archaïques. Ces réflexes sont liés à notre survie. Les réflexes de succion, d’agrippement, de fouissement sont ceux qui vont permettre au nourrisson de téter juste après la naissance.

Les réflexes archaïques vont également permettre l’acquisition de la motricité volontaire. La motricité de votre enfant va alors passer du mode « réflexes » au mode « volontaire ». En d’autres termes, il va perdre ses réflexes pour acquérir le mouvement volontaire. Si votre enfant ne passe pas à certaines étapes motrices, il va conserver certains réflexes qui vont parasiter le mouvement volontaire et également l’apprentissage.

D’où l’importance du développement moteur de l’enfant.  Dans l’article « la motricité libre, pourquoi ça ne marche pas ? », vous comprendrez mieux les différents facteurs qui perturbent l’acquisition de la motricité.

Des étapes psychomotrices précoces pour un meilleur fonctionnement cérébral

Une équipe de chercheurs dirigée par Graham Murray de l’université de Cambridge a étudié la manière dont les retards moteurs en début de vie pouvaient affecter d’autres parties du cerveau, comme les zones responsables des fonctions cognitives. Les fonctions cognitives sont, entre autres, celles associées à la mémoire, le langage, la capacité à pratiquer des actions intentionnelles, la capacité d’identification ou de reconnaissance par les sens ou encore les fonctions exécutives.

« Plus tôt les enfants franchissent les étapes psychomotrices précédant la marche, mieux le

s zones plus compliquées de leur cerveau fonctionneront plus tard. »

A l’aide des statistiques d’un groupe composé d’enfants Britanniques nés en 1946, l’équipe de Graham Murray a découvert que le fonctionnement du cerveau d’un enfant était plus optimal s’il avait franchit les étapes psychomotrices précédant la marche plus tôt.

Ainsi,

-au moment d’apprendre à se retourner, jouer à plat ventre, chaque mois d’avance d’un enfant sur son groupe d’âge se traduisait par une augmentation d’un demi-point de QI à 8 ans.

-à 26 ans, les plus précoces montraient de meilleures capacités de compréhension en lecture.

-passé la trentaine, leur niveau d’éducation était supérieur et ils obtenaient de meilleurs résultats dans des tâches de fonctions exécutives comme la catégorisation.

Le retournement du bébé, une étape importante de sa vie !

« Le jour ou votre enfant se retourne, débouchez le champagne ! » Paul Landon

Le retournement est une des premières étapes motrices du bébé et c’est l’une des plus importantes. Cela va permettre l’intégration de nombreux réflexes, dont le réflexe tonique asymétrique du cou (RTAC) qui est le principal réflexe de l’apprentissage. Selon Svetlana Masgutova, 50% des enfants souffrant de dyslexie et de perturbation du langage ont un RTAC non-intégré.

Lorsque bébé tourne la tête, il va tendre le bras du même côté et fléchir l’autre bras. C’est cette rotation qui est liée au RTAC. Si le réflexe n’est pas intégré, il va continuer à « bouger » le bras lors de ce mouvement. En grandissant, il va mieux contrôler ce mouvement parasite, mais au prix d’un grand effort.

L’enfant prendra alors plus de temps à s’installer à table, gigotera dans tous les sens, entortillera sa jambe autour du pied de la table… ce sont notamment des manifestations d’un RTAC non- intégré. Dans ce cas, plutôt que de leur dire « Tiens-toi tranquille ! », on peut leur dire « Viens, on va bouger un peu et on reviendra à table après. »

Les réflexes s’intègrent avec le mouvement, il est donc possible de re-proposer aux enfants de faire des mouvements qui vont les aider dans leur apprentissage.

Le fait de ne pas intégrer le RTAC peut entraîner les conséquences suivantes :

  • la dyslexie
  • une écriture qui monte au dessus de la ligne
  • un mauvais développement langagier
  • un manque d’équilibre
  • une maladresse « chronique »

En grandissant, nous passons du réflexe au mouvement volontaire, mais nous continuons de posséder ces réflexes liés à notre survie qui seront réactivés en situation de stress. Par exemple,  lorsque nous glissons sur une peau de banane, nous allons spontanément mettre nos mains en arrière. La sédentarité peut également permettre la réapparition de certain réflexe.

 

Faites « bouger » vos enfants au quotidien !

Il est important pour un enfant d’avoir des activités physiques dans la mesure où les réflexes s’intègrent par le mouvement. Ainsi, le fait de ramper, de faire du judo, de grimper aux arbres, de sauter, de marcher sur un muret (ce sont des exemples parmi tant d’autres) va développer une meilleure motricité et participer à l’intégration des réflexes. Laissons nos enfants explorer le monde en 3 dimensions !

Une étude suédoise à étudié l’influence de la forme de la cour de récréation sur les résultats scolaires. Une première cour était plate et bétonnée et une deuxième cour avait des bosses, en pentes, des creux, ainsi que des arbres, de quoi escalader et grimper. Résultat : les enfants issus de la deuxième cours de récréation avaient de meilleurs résultats scolaires.

Pour certains enfants dont les réflexes n’ont pas encore été intégrés, des exercices spécifiques pourront les aider.

Le corps est extraordinaire n’est-ce pas ? Pour aider vos enfants à développer ses capacités optimales, pensez désormais à ajouter les activités physiques dans leur programme quotidien, des acticités ludiques et amusantes !

 

 

 

 

 


2 Comments

Evan Boissonnot · 19 juillet 2017 at 10 h 04 min

Bonjour

Un grand merci à Capucine !

C’est impressionnant la comparaison entre les deux cours d’école !
Ca peut alors devenir un enjeu national, non ?

Quand on voit le nombre de cours de récré qui sont bétonnées !

A bientôt
Evan

Blog santé · 2 août 2017 at 14 h 23 min

Bonjour, votre actualité santé m’intéresse beaucoup. Vous dites vrai sur toute la ligne. Justement, j’ai un petit bébé de 5 mois, et il commence à bouger beaucoup. J’essaie de jouer un peu avec lui pour qu’il mobilise vite ses petits membres. Je remarque même qu’il arrive à comprendre des choses très vite. Moi-même je conseille à toutes les femmes enceintes de parler avec leur bébé dans le ventre

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